Un nouvel élan

L’expérience de l’interrelation
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« Nous sommes les messagers du Bouddha »
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automne

« Je suis remplie d’intrépidité, d’envie d’apprendre, de développer ma vie et… d’une impatience sans bornes ! »

 

Un nouveau départ 

Fin décembre 2019, Marc, mon aîné de pratique, me rend visite en Australie. Dès son arrivée je lui demande que nous récitions le Soutra ensemble. Après un arrêt d’environ cinq ans, j’ai envie de reprendre le chemin de la pratique. En effet, depuis que j’ai cessé de travailler en juin 2019, je trouve ma vie personnelle inintéressante, d’autant plus si je la compare à celle que je menais en France lorsque j’étais guidée par l’Enseignement.

Je recommence donc à lire le Soutra chaque jour avec le désir grandissant d’apprendre. Je me tourne vers les autres : je suis à l’initiative de rencontres avec des personnes de mon ancien environnement de travail. Je recontacte une amie de pratique et, lors de notre première entrevue, alors que je lui fais part de ma reprise, elle s’exclame : « C’est ce qu’il me faut, je veux reprendre »! Elle me donne aussitôt sa cotisation.

De nouveaux compagnons

Pendant le confinement lié à la Covid, j’utilise tous les moyens de communication possibles pour me relier à des amis et j’organise des réunions de pratique. Deux autres compagnons nous rejoignent. Je suis remplie d’intrépidité, d’envie d’apprendre, de développer ma vie et… d’une impatience sans bornes ! Je découvre très vite mon manque de constance, de discipline, de persévérance, d’autonomie. Je fais face à mes attentes, à des colères intérieures, à des frustrations, et je réalise que je veux qu’ils pratiquent tout de suite, à ma manière.

Je cherche alors comment guider mes compagnons. Mon aîné me propose de réciter le Soutra de Maitreya, le Bouddha de l’amour compatissant. Ce Soutra m’aide à laisser mes compagnons faire, à les laisser venir à moi. Je comprends que je ne peux être qu’un guide et cela m’allège. En lien régulier avec mon aîné, je lui suis très reconnaissante de sa bienveillance et de sa conscience.

Animée du profond désir que des Australiens puissent découvrir ce chemin, je me rends sur le site Internet d’une collègue que je connais à peine. Les citations qu’elle y publie m’interpellent et je lui envoie un message personnel et inhabituel. Elle me propose alors que nous nous rencontrions. Lors de notre conversation, je lui parle de ma démarche, et elle insiste pour que je rencontre son partenaire. La semaine suivante, tous deux décident de commencer à pratiquer.

Des expériences encourageantes

Quatre des compagnons demandent une plaquette ancestrale. Camilla qui vit en Afrique du Sud commence à réciter le Soutra régulièrement. Son attitude dans les liens avec son entourage se modifie, elle se sent beaucoup plus dans le présent et a une plus grande conscience de la qualité des liens dans l’instant. Elle parle de la pratique à trois de ses amies. Cela lui permet d’être plus créative, de changer son ordinaire, et d’accepter l’invitation d’aller voir son oncle à Durban alors qu’elle a préalablement refusé.

J’ai l’occasion d’accompagner une autre compagne se recueillir sur les cendres de sa mère et de sa grand-mère, démarche qu’elle n’a jamais faite. A notre retour, elle me remercie de l’y avoir emmenée et me dit se sentir joyeuse et légère.

Depuis ces deux derniers mois, ma vie est plus intéressante grâce aux échanges avec Marc et avec mes compagnons. J’essaie de développer des relations plus personnelles avec mon entourage et je saisis toute occasion de rencontrer des nouvelles personnes. Je constate que les compagnons sont ravis de participer aux réunions mensuelles. Je commence à mieux voir ma réalité : insatisfaction dans ma relation maritale même si notre vie est relativement douce, et prise de conscience de l’état très légèrement dépressif de mon mari. Comprendre cela me permet de faire basculer mon cœur grognon envers lui et d’être plus attentionnée et bienveillante.

Par magie, le fils de Wayne (vivant au Danemark) avec qui nous ne sommes en contact qu’une fois tous les six mois exprime son désir d’être plus fréquemment en relation avec son père. Depuis deux mois, nous échangeons chaque semaine et cela a un effet très positif sur mon mari et sur notre relation. Quel cadeau !

Mon impatience s’est maintenant évanouie et je suis beaucoup plus confiante. Je vais continuer à apprendre, à transformer ma vie, ma relation maritale et à développer une plus grande conscience.

Annie