« Nous sommes les messagers du Bouddha »

automne
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Quelques jours avant la dernière Session d’approfondissement, j’ai préparé mon esprit à mieux entendre l’Enseignement. J’ai lu, entre autres, la lettre de Mme Ishibashi et l’expression :« Nous sommes les messagers du Bouddha » m’a transpercée. C’était comme si cette phrase résumait tout notre chemin. C’était vrai, primordial. J’ai assisté à la Session, attentive et concentrée, cette vérité ancrée en moi. J’ai très clairement entendu qu’un être humain est beaucoup plus large que ce qu’on en perçoit, qu’il convient de l’envisager avec la dimension du lien vivant avec ses ancêtres. Cela aussi m’a comme transpercée. J’ai alors pris la détermination de réaliser ce que j’avais entendu. C’était une évidence, c’était ce que j’avais à faire.

Récitation quotidienne de soutras, échanges avec les compagnons, réunions de Cercle, j’ai accompli ces actions que je fais régulièrement avec plus de conscience de leur importance et ce qui m’est apparu d’abord, c’est l’état de la relation avec mon aînée.

Une reconnaissance nouvelle

J’ai pris conscience que je laissais entrer, sans vraiment y attacher d’importance pour ma transformation, toute une série de « petites » critiques sur quelques phrases qu’elle m’avait dites et que rétrospectivement je trouvais blessantes, avec le cortège de : je vais le lui dire, ça suffit de me traiter comme ça, etc. ; je me plaignais de son attitude distante parfois, de sa manie de ne pas répondre aux textos, etc., etc. Une attitude assez habituelle chez moi dans mes relations ! Tout de suite, j’ai vu la qualité ordinaire de mon esprit qui refusait d’évoluer et de rentrer dans le monde de l’Enseignement. Ça ne pouvait plus durer ! J’ai commencé à faire la chasse à ces idées à l’égard de mon aînée.  A chaque fois que je commençais à ressasser, j’exprimais mon regret d’être cet être humain-là et je remplaçais cela par les pensées suivantes :« C’est elle qui m’a invitée à découvrir ce chemin, qui a eu le cœur de me sortir de la souffrance qui m’encombre et m’empêche d’être heureuse, et même d’avoir envie de vivre. » J’ai commencé à faire germer en moi la reconnaissance. Il m’est venu que mon ainée était comme elle était, que c’était parfait pour moi et surtout, comme je l’avais entendu à la Session, que « notre vision de la réalité était erronée ». J’ai peu à peu abandonné l’idée bien karmique qu’une ainée, ça doit être parfait ! Peu à peu la correction de mon esprit est de plus en plus aisée et cela m’allège.

Une implication sincère

Et puis j’ai fait ce qu’elle me proposait : notamment être plus juste dans ce que je transmets à mes compagnons. Je marche toujours sur des œufs avec certaines compagnes. Alors je me suis déterminée à transmettre l’Enseignement sans tourner autour du pot et sans y mettre mes idées personnelles. J’ai remarqué que lorsqu’on évoque l’impermanence ou le potentiel de tous les êtres, et surtout le fait que chacun a un bagage et ne fait pas exprès d’être comme il est, ça change la tournure de l’échange comme si les autres avaient brusquement des oreilles. Je me suis efforcée de me corriger sur ce que je transmettais et de reposer davantage sur l’Enseignement dans ma vie quotidienne.

Désormais je me mets au service du monde Spirituel : tous les matins je demande ce que j’ai à faire ou à dire ou à ne pas faire ou dire. Je demande avant la récitation du Soutra au monde spirituel de m’aider à devenir un messager du Bouddha. Je me surprends encore souvent à dévier de cette ligne mais je n’en fais pas tout un pataquès. Je deviens aussi plus indulgente, plus bienveillante avec moi-même. Je regrette et je me dis que je ferai mieux la fois suivante.

La détermination joyeuse de me transformer

Ce que je ressens, c’est que cette nouvelle détermination est primordiale. Je la reprends tous les matins et je remarque qu’elle transforme mon quotidien : des personnes se mettent en lien, je me mets plus facilement en lien aussi, pas de texto mais un coup de téléphone et des retours encourageants. J’agis, je suis un peu plus intrépide : ma dernière expérience c’est d’avoir accepté une invitation par quelqu’un que je connaissais à peine à la réunion d’une association et d’avoir constaté à la fin de la réunion, lors du pot, que je n’avais aucune envie de parler aux gens!!! J’ai dû me faire violence pour me joindre à un petit groupe. Et revoilà mon fonds de commerce qui ressurgit pour me montrer le chemin à faire ! Même si j’ai souvent l’impression d’être testée, je demande à voir ce que j’ai à changer dans mon attitude. Je remarque que je suis souvent stressée par des détails matériels : panne d’Internet, papiers administratifs à remplir, etc. C’est parce que je ne repose plus sur mon potentiel ou sur l’impermanence. Et ça me fait sourire maintenant. J’ai entendu de mettre de la joie dans la pratique. Souvent ce sentiment vient quand j’entends une compagne qui me fait part de ses prises de conscience et que je me rends compte qu’elle progresse.

Le dernier Cercle de Partage a été fluide. L’enseignement a circulé. Deux nouvelles personnes y participaient et j’ai reçu une compagne, quelqu’un de ma famille. Quelle joie ! Quand je suis en difficulté, j’appelle tout de suite mon ainée et je fais ce qu’elle me propose : c’est ainsi que j’ai reçu cette compagne. Alors qu’on lisait le soutra de temps à autre toutes les deux depuis le confinement, j’ai osé lui proposer, comme m’y avait invitée mon aînée, de s’engager pour trois mois et de voir ce que ça produisait dans sa vie. Elle a accepté et le Monde spirituel la comble de cadeaux de bienvenue !

Ça fait presqu’un mois que je tiens ma détermination de rentrer plus avant dans le Monde de l’Enseignement. Enfin je sens que je m’associe au vœu pris au début de 2020 par mon ainée de devenir directrice de Branche. J’avais immédiatement balayé toutes mes réticences (pas capable, impossible, etc.) et décidé que j’allais la suivre mais peu à peu j’avais sombré dans mes travers et, inconsciemment, ma pratique était devenue plan-plan. Cette fois je sens que je suis sur le bon chemin. Mes rêves me le montrent : au début de l’un d’entre eux, je me trouvais dans une masure délabrée et en me réveillant j’étais dans un château où je m’émerveillais de toutes les belles choses autour de moi.

Nicole