Le Bouddha, l’Éveillé

Personne, aujourd’hui, ne conteste l’historicité de Siddhârta Gautama dont l’existence fut prouvée, à la fin du dix-neuvième siècle en Inde, par la découverte d’une urne contenant ses ossements. Cet homme exceptionnel choisit de quitter l’apparat de sa vie princière pour se consacrer au bonheur des hommes et à la recherche de la vérité de la réalité.

Cependant, le récit de la vie du Bouddha, tiré des multiples éléments biographiques de la littérature bouddhique, s’est orné abondamment d’éléments légendaires. En vertu de l’ancienneté des sources et de la rareté de vestiges archéologiques, on comprend la difficulté pour les savants d’établir, avec certitude, une biographie du bouddha Shakyamuni.

Une naissance royale

Le prince Siddhârta Gautama naît au 6ème siècle avant notre ère (entre – 560 et – 480), au sein du clan des Shakya, dans la ville de Kapilavatsu, située en Inde aux confins de l’Himalaya, quelque part entre l’Inde et le Népal actuels. Fils du roi local Shuddhodana, il est, dès sa naissance, présenté à des devins et des sages qui constatent la présence, sur son corps, des trente-deux signes caractéristiques d’un grand homme. L’enfant qui porte ces marques est, selon la tradition indienne, obligatoirement destiné à devenir soit un grand monarque dont le pouvoir s’étendra jusqu’aux confins de la terre, soit un bouddha, un éveillé. La légende raconte que, même avant sa conception, sa mère, la reine Maya, avait fait un rêve étonnant : elle avait vu un éléphant blanc doté de six défenses, présage d’une naissance à venir. La reine met au monde un fils alors qu’elle s’apprête à cueillir une branche fleurie dans un parc. Selon la tradition, l’enfant émerge miraculeusement de son flanc droit et, dès sa naissance, marche et fait jaillir, à chacun de ses pas, des fleurs de lotus, proclamant être né pour l’éveil.

Des marques auspicieuses

L’un des sages, qui a reconnu les marques auspicieuses sur le corps de l’enfant, avertit le roi que son fils choisira de suivre la voie qui conduit à l’éveil spirituel plutôt que la voie du pouvoir politique. Shuddhodana, dans l’espoir de voir son fils lui succéder sur le trône, décide donc de tenir le prince à l’écart de tout désagrément susceptible d’éveiller en lui l’appel d’une quête spirituelle ! La mère de Siddhârta décède une semaine après sa naissance. Il est élevé par sa tante maternelle, Prajapati, seconde épouse du roi. Il mène, pendant trente ans, une vie oisive et protégée à l’abri des murs de son palais, se marie avec Yashodhara et a un fils, Rahula.

La découverte de la souffrance, point de départ de sa recherche

Cette existence pourrait continuer ainsi, si Siddhârta n’avait pas, un jour, le souhait d’aller à la découverte de sa ville. Quatre rencontres le confrontent alors avec tout ce qu’on a voulu lui cacher des années durant : il croise d’abord un vieillard, ensuite un malade que sa famille a jeté à la rue, puis un cadavre que l’on porte à la crémation et enfin, un moine errant, au visage empreint de sérénité qui semble lui montrer la voie ! Il réalise alors combien son bonheur est factice. Il entreprend de se consacrer exclusivement à la quête spirituelle pour découvrir la vérité, les causes des souffrances humaines et la clé de leur résolution.

Sa quête

Au cours des six années suivantes, il mène une vie d’errance et d’ascèse. Pendant deux ans, il se fait le disciple de deux maîtres. Quoique parvenu à des états méditatifs profonds, il s’en détourne, insatisfait, car il n’obtient pas ce qu’il cherche : la libération totale et définitive du cycle des naissances et des morts. Il se livre alors avec ses compagnons à l’ascèse la plus extrême, selon la croyance que le corps et ses plaisirs sont le principal obstacle à la réalisation spirituelle. Sur le point de mourir sans avoir trouvé de réponse, il comprend que l’ascèse excessive n’est qu’une forme déguisée de l’ego. Il renonce à cette forme de pratique, décide d’explorer une voie médiane, au-delà des extrêmes et devient moine-mendiant. Déçus par ce revirement qu’ils prennent pour de l’inconstance, ses compagnons l’abandonnent.

L’éveil parfait et suprême

Ses forces restaurées, il poursuit sa quête. Un jour, non loin de la ville de Bodhgaya, il s’installe en recueillement sous un arbre. Concentré sur son but et sur la prison de l’existence humaine, il est alors la proie des assauts de Mara, le Dieu des enfers et des illusions, qui veille à ce que personne n’échappe au samsara et qui tente d’empêcher l’éveil. Mara envoie contre lui ses armées pour le terrifier, puis des femmes séduisantes pour attiser ses désirs. Au terme d’un combat dont il sort vainqueur, il parcourt les stades successifs de la méditation. Se cristallisent alors toutes ses expériences et ses pensées antérieures. Se remémorant ses vies passées et celles de tous les êtres vivants, il comprend la loi qui régit toute existence et les mécanismes des renaissances : la production conditionnée des causes et des effets. Le prince Siddharta, Shakyamuni, le sage du clan des Shakya, atteint l’éveil parfait et suprême.

Le choix de l’offrande

Après cette expérience, il séjourne quelques semaines sur le lieu de l’éveil, hésitant longuement avant de prendre la décision de partager son expérience avec les autres êtres vivants et de leur montrer la voie qui mène à la libération. En effet, il sait que les hommes, aveuglés par leur ignorance et leurs attachements, ne comprendront pas la vérité qu’il a découverte, le Dharma. On raconte que le grand Brahmâ supplie alors le Bouddha de ne pas garder sa découverte pour lui seul. Le Bouddha prend donc la décision de se lancer dans une vie de prédication qui dure environ 45 ans.

La prédication

Il se rend d’abord au parc des Gazelles, près de Bénarès, où, entouré de ses anciens compagnons, il prononce sa première prédication. Il parle des Quatre Nobles Vérités (la vérité de la souffrance, de l’origine de la souffrance, de la cessation de la souffrance et de la voie qui mène à l’extinction de la souffrance). Ses compagnons deviennent ses disciples, d’autres les rejoignent : c’est la naissance de la communauté ou Sangha qui ne cesse de s’agrandir. De nombreux membres de son clan – dont son cousin Ananda qui deviendra le principal dépositaire de ses enseignements – décident de le suivre dans ses voyages sur les routes de la vallée du Gange en particulier. Cette vie, entièrement consacrée à la transmission de la vérité, est assombrie dans les dernières années par des querelles stériles au sein de la communauté, et par la trahison de son cousin Devadatta, qui tente de le tuer et divise le Sangha.


Il meurt à l’âge de 80 ans. On raconte que sachant sa dernière heure arrivée, il s’allonge sous un arbre et dit à ses disciples réunis : « Que le Dharma et la discipline que je vous ai transmis soient désormais votre maître. Tous les éléments de la personnalité sont voués au dépérissement ! Efforcez-vous sans relâche ! »

Le bouddha Shakyamuni n’est pas le seul aristocrate de son époque à avoir tout quitté pour se consacrer à la quête spirituelle. Il n’est pas non plus le seul à attirer des disciples mais les récits de sa vie et ses enseignements continuent encore aujourd’hui à nourrir la vie spirituelle d’hommes et de femmes engagés sur la voie de l’éveil qu’il a tracée… c’est dire toute la puissance et le merveilleux incommensurables que recèle cet enseignement !

Photographie : Jean-Benoît Dupont (haut) Kazuend (millieu)

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