Une véritable quête

Coéquipiers d’une même cordée
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L’expérience de l’interrelation
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« J’ai immédiatement ressenti l’adéquation entre l’enseignement du Soutra et sa mise en application dans notre vie quotidienne. »

 Le Soutra du Lotus : une révélation

 Mon prénom est Jacques, j’aurai soixante-six ans en novembre 2020, je suis marié depuis quarante-sept ans, heureux papa d’une fille, mère de deux enfants, et heureux grand-père. J’ai pris refuge dans le bouddhisme tibétain il y a quarante-cinq ans, à une époque où le Dharma était encore peu présent en France. J’habitais dans l’Ain mon département d’origine et mes recherches bouddhiques m’ont conduit en Suisse Alémanique, là où un monastère de réfugiés tibétains s’était installé. J’y ai été initié par le Vénérable Lama Gueshe Rabten.

Après quelques années de pratique, j’ai ressenti le besoin d’expérimenter une voie moins liturgique et moins ritualisée, le Zen. Ça me convenait bien tout en me laissant sur ma faim au niveau du partage, il me manquait le Sangha. Et puis, j’avais la sensation que la rudesse et l’exigence de cette pratique n’était pas offerte au plus grand nombre.

Un jour je suis tombé sur une traduction du Soutra du Lotus. Son acquisition a été une révélation, il est devenu mon livre de chevet. Toutefois cette question de Sangha subsistait : « Existait-il une organisation de pratiquants selon le Soutra du Lotus? » J’ai trouvé l’existence de telles organisations mais en général sous une forme non laïque. Bien que je n’aie rien contre l’aspect monastique du bouddhisme, je regrettais que ces pratiques ne soient pas suffisamment tournées vers notre monde actuel et notre mode de vie. Et j’ai fini par trouver sur Internet l’existence du Reiyukai. Après en avoir lu la présentation ainsi que celle du Soutra Bleu j’ai pris contact.

Une prise de conscience fondamentale

 Les coordonnées de Joëlle, devenue mon aînée, m’ont été transmises et le 8 août 2020 j’ai participé à la première réunion téléphonique de partage. J’ai dès lors pratiqué la récitation du Soutra Bleu tous les matins et ai assisté à nos réunions téléphoniques de partage deux fois par semaine. J’ai immédiatement ressenti l’adéquation entre l’enseignement du Soutra et sa mise en application dans notre vie quotidienne. Ces moments de partage durant lesquels on se sent relié au monde des Éveillés nous réservent des expériences importantes et procurent un sentiment de fraternité et d’amitié spirituelle.

Toutefois, sans en repousser l’idée, sans doute les restes du « ici et maintenant » largement véhiculé dans la pratique du Zen, je ne ressentais pas vraiment l’importance de la lignée ancestrale et du repentir. Ceci jusque dans la nuit du 7 au 8 septembre durant laquelle je me suis réveillé avec une sorte de message imprimé dans le mental. La veille nous avions eu une réunion de partage où le sens de la pratique nous avait amenés sur cette question de nos ancêtres. Ce message disait qu’il fallait que j’ouvre mon cœur, que l’infarctus que j’avais subi deux ans auparavant était lié à ma lignée ancestrale pas seulement d’un point de vue génétique, mais surtout à cause d’un fonctionnement ancré dans ma famille, fonctionnement qui consistait à bloquer ses émotions et ses sentiments de peur de paraître faible. Mon arrière-grand-mère était une belle femme, intelligente, au cœur de pierre : elle ne laissait transpirer aucun sentiment. Ses enfants sont tous décédés de crises cardiaques, car eux aussi fonctionnaient plus ou moins sur ce mode-là. Pour moi qui ne fumais pas, ne buvais pas et avais toujours pratiqué des activités sportives, cet accident cardio me questionnait ainsi que le cardiologue d’ailleurs.

Des transformations concrètes

 J’ai dès lors décidé de mettre dans ma pratique quotidienne de récitation du Soutra Bleu la volonté d’ouvrir mon cœur, j’avais besoin d’aide car je ne savais pas comment faire tout seul. Dès cet instant des choses se sont mises à bouger dans mon entourage : la relation avec mon père, froide, a changé : la rancœur qui m’animait à son encontre en raison de son alcoolisme a fondu comme neige au soleil. Du coup il s’est senti plus en confiance et s’est livré plus simplement. Il a même changé d’attitude vis à vis de son ancien associé avec qui il était fâché. Jusqu’à mon petit-fils de 23 ans qui, sans savoir ce que j’ai vécu cette nuit-là, a envoyé un texto à sa sœur à l’occasion de son anniversaire lui disant, lui qui, selon ses propres mots, n’est pas habitué à ouvrir son cœur, qu’il l’aimait. Il avait le même syndrome du cœur fermé que moi, c’est la première fois qu’il s’exprimait ainsi.

Notre fille unique après être restée assez longtemps seule a rencontré un homme en début d’année dont elle est tombée amoureuse. Il était séduisant, attachant, cultivé, musicien, chanteur, auteur compositeur, mais il s’est révélé dissimulateur, menteur, esclave de ses sens au point de multiplier ses relations avec d’autres femmes. Notre fille était en souffrance permanente et sous emprise. J’ai demandé de l’aide pour elle au bodhisattva Ecoute des Voix du Monde, une aide pour qu’elle soit en mesure de prendre la décision juste et bonne. Et le 23 septembre elle nous a appelés pour nous dire qu’elle avait trouvé le courage de mettre fin à cette relation. Elle était étonnée de ne pas trop en souffrir.

Tous ces changements importants que j’observe et expérimente renforcent ma confiance dans le monde spirituel ainsi que l’idée que la pratique du Reiyukai est juste et bonne. Je ressens que je suis sur le bon chemin. Dans ce chemin de bodhisattva il manque encore la transmission qui viendra quand les circonstances y seront favorables. Je remercie mon aînée Joëlle et les ami(es) spirituel(les) qui se reconnaîtront.

Jacques