Les qualités d’un bodhisattva

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« La récitation du Soutra fait lever en nous les qualités naissantes d’un bodhisattva. »

Il y a quelques jours, mon frère m’a appelé dans la nuit, dans un état de grande détresse, je l’ai écouté et j’ai essayé de le rassurer durant plusieurs heures. Le jour suivant, mes proches ont constaté mon état sombre et perturbé et m’ont invité à me relier à un aîné de pratique. Je me sentais angoissé, mais ne me rendais pas compte de la lourdeur que je dégageais et produisais autour de moi.

En dépit de mes vives résistances, j’ai appelé, et entendu que je pouvais réciter le Soutra en l’adressant particulièrement aux ancêtres qui étaient dans cet état. J’ai entendu que malgré mes récitations récurrentes je restais dans une dimension psychoaffective et que je pouvais réciter avec la confiance que les ancêtres et les Eveillés étaient des entités vivantes et bien présentes. J’ai récité avec cette intention. J’ai appelé mon frère et lui ai proposé d’écouter le Soutra. J’ai constaté que son état s’apaisait et moi-même je me sentais calme et relié à des dimensions très larges.

La journée qui a suivi j’ai appelé mes compagnons. Ils étaient eux-mêmes prostrés dans des angoisses, encombrés par leur mental. J’ai récité le Soutra avec eux en relatant mon expérience et l’esprit que j’avais entendu. Eux-mêmes ont expérimenté et ont organisé des lectures collectives avec leurs compagnons. J’ai participé à la réunion régionale de Suisse romande. Une ancienne compagne de pratique m’a appelé, j’ai appelé un ami de longue date en me sentant relié aux fragilités mentales qu’il rencontrait. Riche de cette expérience, je me sentais joyeux et dégagé, mais inconsciemment je devenais arrogant et donneur de leçons. En poursuivant ma récitation, je pouvais voir mon instabilité mentale et mon manque de vision et de reconnaissance envers l’Enseignement et les liens tissés avec les autres grâce à lui.

De nouvelles strates de conscience à explorer

Depuis j’accompagne mes compagnons directs dans leur action d’organiser des réunions téléphoniques et j’ai confiance dans le fait que ces actions nous libèrent, libèrent nos ancêtres et libéreront d’autres individus reliés à ces états ancestraux. La période de confinement me fait percevoir combien l’Enseignement contenu dans le Soutra du lotus du merveilleux Dharma et le Soutra du bodhisattva Maitreya est profond, essentiel et puissant.

Grâce à lui, je commence à voir des aspects plus profonds de mon humanité, de l’état de mes ancêtres et de ceux de mes compagnons. J’ai souvent entendu que je réfléchissais trop, mais je ne voyais pas que ce mental pouvait me conduire à la folie et nuire aux êtres qui m’entourent. Gilles a écrit dans le bulletin des animateurs de Cercle : « […] Il est primordial d’accepter l’idée que la plupart du temps, nos pensées et nos comportements sont erronés, même si nous croyons être « pas si mal que ça » […]. » et je peux ici le confirmer. Il subsiste toujours de nouvelles strates de conscience à explorer, même et surtout lorsqu’on a des certitudes…

Une pratique sobre, concentrée et constante

Depuis, j’essaie de mettre en action la pratique simple qui nous est proposée, avec sobriété, concentration et constance. L’action de réciter, de partager la récitation et d’encourager les autres à la partager aussi dissipe les états, procure une ouverture du cœur et de la conscience, et distille une joie et une paix intérieure. Mon angoisse face aux événements s’est transformée en une confiance dans le fait que le Monde spirituel, la Nature et les Éveillés nous mettent dans les conditions d’une remise en cause essentielle et profonde. Malgré notre humanité ordinaire, malgré nos incapacités et notre négativité, la récitation du Soutra fait lever en nous les qualités naissantes d’un bodhisattva.

David