Le lien aux parents

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« Un des premiers enseignements que j’ai entendus, c’est qu’on est lié à ce que sont nos parents […] »

J’ai 24 ans, je m’appelle Simon. J’ai commencé à pratiquer alors que j’étais lycéen, sur l’invitation de ma mère. J’étais un adolescent assez mal dans sa peau et les relations avec mes parents étaient plutôt tendues.

Un des premiers enseignements que j’ai entendus, c’est qu’on est lié à ce que sont nos parents, qu’il existe un héritage. Inutile de vous dire que cela ne me plaisait pas du tout ! Mais j’ai commencé à réciter le Soutra et j’ai vu que lorsque je me mettais en colère, je ressemblais beaucoup à mon père. Ça, ça fait mal à l’ego ! Par ailleurs, j’avais un rapport conflictuel avec le milieu scolaire, mais une des caractéristiques familiales est l’obéissance. Je me pliais donc à l’obligation d’aller au lycée. Une de mes premières expériences de pratique a été de me rendre compte que je souffrais énormément de cette situation qui engendrait des comportements autodestructeurs. J’ai donc décidé d’interrompre ma scolarité en début de première. A ma grande surprise, ma mère s’est surtout souciée de savoir si j’allais bien et ce qu’on pouvait faire. Beaucoup de solutions sont apparues finalement…

Trois ans plus tard, mon baccalauréat en poche, je m’apprête à partir en Roumanie dans le cadre du projet Erasmus. J’ai dans ma valise ma plaquette ancestrale, un Soutra et le désir d’offrir cet enseignement à un maximum de personnes. Je me mets donc à réciter le Soutra pour tous les gens dont je croise la route… Je passe six mois extrêmement agréables, je suis très heureux des liens que je crée.

« […] j’ai reproduit à l’identique les fonctionnements de mes parents au cours de leur carrière professionnelle […] »

 Je rentre en France, termine ma formation et trouve un emploi génial, inespéré, dans la musique, dans un studio d’enregistrement. Enthousiaste, je me donne à fond, tellement que je m’épuise. Je quitte cet emploi et reviens vivre chez mes parents. Je suis livide, j’ai le teint blafard et j’ai un peu oublié la pratique. J’entends alors que ce retour est l’occasion de développer de la reconnaissance pour mes parents. En fait, ce dont je me rends compte assez vite, en particulier lors du séminaire du Groupe des jeunes, c’est que malgré nos différences j’ai reproduit à l’identique les fonctionnements de mes parents au cours de leurs carrières professionnelles, la même implication, ce dont j’avais souffert dans mon enfance. Cette prise de conscience a fait immédiatement fondre toute la colère et le ressentiment que j’éprouvais à leur égard. La relation avec ma mère, qui est mon aînée de pratique, change complètement à partir de ce moment-là. Faire la part des choses dans notre relation était parfois difficile. Mais pouvoir lui exprimer le sentiment d’abandon qui avait été le mien, être écouté, cela change vraiment tout. Je commence à goûter à la paix dont on entend parler dans le Soutra. Rien n’est résolu mais je suis vraiment heureux de pratiquer et j’ai le souhait de partager cet enseignement.