La purification des sens

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Mettre l’Enseignement en pratique dans notre réalité
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Cette semaine là, à deux reprises -lors d’une réunion avec mes compagnons de pratique et d’une discussion avec un collègue-, je n’avais pas été capable de transmettre quoi que ce soit d’intéressant sur le changement radical survenu pour mon fils il y a deux ans. A ce moment là, il était sorti d’une période de souffrance psychologique, avait repris une scolarité normale, puis trouvé la confiance et la motivation qui l’ont propulsé en classe préparatoire ! Je savais que mes interlocuteurs étaient préoccupés par leurs propres enfants, et pourtant je n’avais émis que des commentaires évasifs. Je le regrettais d’autant plus que j’avais eu l’idée de la discussion avec mon collègue en récitant  le Soutra et que je souhaitais vraiment transmettre l’Enseignement en me basant sur mon expérience.

J’étais donc assez mécontent de moi, et le samedi suivant, j’ai lu le Soutra de la Pleine Conscience du bodhisattva Vertu Universelle avec le cœur de dépasser cet aspect, d’ouvrir et de changer ma pratique.

La nuit qui a suivi j’ai fait un rêve étonnant. Une voix me disait avec précision ce qui, dans mon attitude, avait permis à mon fils de changer et quel était le lien avec ma pratique et l’enseignement du Reiyukai. C’était un rêve « informatif » sans aucune émotion, retraçant juste la réalité des événements, mais au fond tellement surprenant qu’il m’a réveillé !

Voici donc ce que j’ai entendu dans ce rêve.

Le premier point était que tous les efforts que j’avais faits à ce moment-là pour mes compagnons de pratique m’avaient permis de devenir quelqu’un de profondément encourageant, intimement convaincu que tout être humain peut réellement progresser comme le propose l’Enseignement. Cette qualité d’esprit et d’attention m’avait permis d’accompagner mon fils avec constance, sans aucun jugement ni déception.

Le deuxième point était que j’avais parfois rencontré à ce moment-là les mêmes obstacles karmiques que lui, par exemple dans une situation professionnelle où la colère m’avait surpris et submergé, avec des conséquences navrantes. Une conscience plus profonde s’était alors installée du lien entre les obstacles de mon fils, les miens, ceux d’un de mes oncles et donc de mes ancêtres paternels. Cette conscience, elle aussi conforme à l’Enseignement – celui du sens des liens, et de la loi de production des causes et des effets- était importante car elle avait remplacé une conception ordinaire qui était de ne reconnaitre en lui que certains aspects de ma belle famille !

Enfin, le dernier aspect était qu’à plusieurs reprises, sans même savoir pourquoi, j’avais pu intervenir directement sur le cours de certaines bêtises que mon fils s’apprêtait à réaliser. Chacune de ces situations m’avait réellement poussé à faire un très grand effort sur moi-même, en me positionnant avec force et fermeté, ce qui n’est pas dans mon caractère. J’avais en quelque sorte été guidé pour affronter ces situations et lui-même avait ressenti qu’elles avaient un caractère extra-ordinaire en lien avec ma pratique.

Vous conviendrez que ces trois rappels étaient vraiment importants !  Ils m’ont permis de réaliser que l’enseignement du Reiyukai et sa mise en action avait fait de moi un père différent : encourageant, conscient des liens karmiques et capable concrètement de changer d’attitude dans la relation avec son fils. C’est une transformation bien réelle, mais tellement en dehors de mes conceptions qu’il m’était très difficile de la voir par moi-même !

Le Soutra de la Pleine Conscience du bodhisattva Vertu Universelle raconte que ce Bodhisattva apparaît en rêve à un disciple qui souhaite sincèrement progresser sur le chemin de l’éveil, pour lui-même et tous les êtres humains. Vertu Universelle rappelle au Pratiquant les éléments importants de l’enseignement qu’il a oubliés. Je crois que c’est quelque chose de cette dimension spirituelle qui s’est produit dans mon cas. Vertu Universelle enseigne le Pratiquant dont il est dit que « docile à ces instructions, il corrige la qualité de son esprit et de son aspiration ». Après une telle expérience, la question de l’évolution de ma pratique était donc clairement posée, et voici ce qui est apparu depuis.

Récemment, lors de la session d’approfondissement, j’ai perçu qu’il était à présent important de trouver une dimension de cœur plus grande et plus réelle pour mes compagnons de pratique. Par « réelle » j’entends le fait de développer, dans l’échange avec mes aînés de pratique, la vision de qui sont profondément mes compagnons. Quels sont les obstacles à leur bonheur ? Comment peuvent-ils mieux entendre et réaliser l’Enseignement ? Quelles sont les qualités qui leur permettront de grandir dans leur pratique ? Charge à moi de développer ensuite le cœur, la remise en question, la constance et les actions nécessaires à leur progrès. Dans ce sens, une aînée de pratique m’a demandé si je souhaitais vraiment tourner mon esprit vers la réalisation d’une humanité basée sur le progrès des autres. Je m’y suis engagé, mais j’ai à ce moment ressenti une grande résistance intérieure. J’ai en effet du mal à concentrer mon esprit sur la pratique et je constate que je suis encore principalement tourné vers ma « petite vie », l’évolution professionnelle occupant par exemple une très grande place.

Réaliser ce changement d’état d’humanité me semble un véritable Himalaya, et j’ai confié mes doutes à cette aînée de pratique, qui m’a simplement répondu : « regarde déjà ce que tu peux améliorer ». Lors d’une réunion j’ai également pris conscience que j’attendais de mon aînée de pratique d’être régulièrement sollicité pour ne pas oublier ce que j’avais à faire ! C’est complètement à l’envers de l’esprit d’autonomie qui est proposé par le Reiyukai.

Je me suis donc déterminé dans ce sens devant le Monde Spirituel et les membres du groupe, et je m’efforce de créer une plus grande motivation en conservant par exemple chaque jour à l’esprit la réalisation d’une action concrète pour être en lien avec mes ainés ou avec mes compagnons afin d’avancer ensemble dans la réalisation de l’Enseignement.

Finalement c’est assez simple !

Alain