Courage et simplicité : des mots-clés

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Un électrochoc

Je rencontre le Reiyukai pour la première fois en 1995. A cette époque, je suis très centré sur moi, sur mon nombril, sur le fait de panser des bobos. Et lorsqu’il aurait fallu franchir une étape, faire grandir ma pratique, ça n’est pas possible. Aussi, malgré de nombreuses expériences, j’arrête. Douze ans s’écoulent durant lesquels je mène une vie confortable, plutôt agréable mais assez solitaire finalement. Des conflits nombreux et sérieux au travail font office d’électrochoc. « Tout le monde ne peut pas être idiot autour de moi », me dis-je alors. Je sens que mon cœur est devenu complètement sec et tout à coup ça fait tilt : je vois mon père et je me vois semblable à lui, qui est mort convaincu que tout le monde se trompait, prêt à reproduire le même schéma. Je réalise qu’il est temps que je change. La pratique me revient alors à l’esprit comme un outil que je n’ai utilisé que partiellement quelques années plus tôt. Pourtant la boîte à outils est bien remplie mais je n’avais utilisé qu’un tournevis ou qu’une clé. Je pouvais sans doute utiliser les autres outils. Je décide donc, il y a deux ans, de reprendre ce chemin et je découvre qu’avec un peu de courage, c’est assez simple de pratiquer.

Une révélation

J’assiste à une réunion et je prends en pleine figure le film de présentation du Reiyukai : tout ce à quoi j’aspire y est dit par les différents intervenants. Les témoignages qui suivent me bouleversent…Je suis impressionné par la pratique des gens, par leur détermination, par leur transformation avec les autres. Mais, vue ma situation de vie, j’ai le sentiment que cela m’est inaccessible. Je les trouve dynamiques, entourés de leurs compagnons et moi je suis seul. Finalement, j’essaie d’être courageux, tenace. J’écoute Franck, mon aîné. Les premiers outils de la pratique sont la récitation du Soutra (j’avoue que je ne le lis pas très souvent faute de courage), la présence aux réunions, le lien. Je m’efforcé d’être plus en lien avec Franck et Isabelle, avec les gens autour de moi. Petit à petit, ma vie commence à bouger, à être plus intéressante. Au travail, je courbe l’échine, je laisse passer un peu de temps, je commence à nettoyer des relations, je m’excuse, je renoue avec des gens que je ne voyais plus. Certains me rappellent. C’était étonnant de voir que cela fonctionne !

Des actions

Franck me propose alors une nouvelle action de pratique : faire partie de l’équipe qui prépare le stage d’été à Frétigny. Préparer un stage ! Avec des gens ! Y participer donc ! Être en relation avec les membres de l’équipe ! Et puis où allais-je dormir ? Avec qui ? Comment annoncer à ma compagne qu’on ne se verra pas ce weekend-là ? Vingt questions se bousculent dans ma tête. Je suis moi-même surpris par les peurs qui apparaissent. Mais voir mon aîné, très dynamique, s’efforcer lui aussi de sortir de sa zone de confort et découvrir des choses nouvelles m’encourage. Finalement, participer à ce groupe de préparation se révèle riche et vivant. Je ressens beaucoup de bonheur à partager ces moments.  Je prends mon courage à deux mains pour informer ma compagne de ce week-end, je l’y invite même et notre échange est plus profond que d’habitude.

Le séminaire est intéressant avant même de commencer : je covoiture avec Armand et nous  parlons de la colère qui nous anime l’un et l’autre, issus de la même famille de sang et de pratique. A la fin du séminaire, me voilà en colère contre deux aînés de pratique ! Mon aîné me propose de creuser ce sujet. Quinze jours plus tard, je croise une pratiquante dans un avion et elle ne me reconnaît pas ! Là aussi, cela me met en colère ! Je pars en vacances, maugréant contre ces aînés de pratique… A mon retour, je fais remarquer à cette personne qu’elle ne m’avait pas reconnu dans l’avion. « Pourquoi n’as-tu pas eu la simplicité de venir me voir », me dit-elle ? Être simple. Mais bien sûr, elle a raison et sa remarque est un cadeau !

Courage et simplicité, j’essaie de développer ces deux qualités dans les mois qui suivent. Je commence à inviter des personnes à découvrir ce chemin. En janvier, mon aînée m’incite à prendre une détermination pour l’année 2019. Je décide donc de réciter le Soutra au minimum une fois par semaine et d’avoir le cœur d’accueillir quelqu’un pour ouvrir ma pratique. Une semaine plus tard, je prends conscience que je râle souvent au boulot mais que je ne prends jamais de responsabilité. Je m’engage alors, malgré mes craintes, et je constitue une liste à l’occasion de l’élection du Conseil Social et Économique, liste dissidente de celle du PDG de l’entreprise pour laquelle je travaille. Je me syndique, je fais part de mon projet à des gens (moi qui deux ans auparavant ne parlais à personne !) et certains s’inscrivent sur ma liste. Tout est fluide. Qu’est-ce que c’est chouette d’être en relation avec les autres au travail, dans ma vie personnelle… Notre liste est élue et c’est extraordinaire !

On pense parfois que ce sera trop difficile pour nous mais avec du courage et de la ténacité, la réalité se transforme, notre réalité intérieure et la réalité autour de nous aussi. Je me réjouis de tout ce qu’il me reste à transformer !

Didier