La clé des ancêtres

La clé du Soutra du Lotus
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Les compagnons, sources infinies de transformation
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J’ai découvert le Reiyukai l’an dernier au séminaire d’Amboise. J’y suis venue curieuse de découvrir cet Enseignement. Et, lorsque j’ai récité le Soutra, il s’est passé quelque chose de très étonnant, c’est que je me suis mise à pleurer comme une fontaine ce qui n’est absolument pas mon genre ! Du coup, cela m’a interrogée. Ce qui m’est apparu durant les récitations suivantes, c’est que le mot « repentir », présent dans le Soutra, résonnait particulièrement en moi. Puis, dans les semaines qui ont suivi, j’ai ressenti que cette notion me reliait directement à mon frère aîné décédé. Il avait déclenché une schizophrénie à l’âge de 18 ans. Ma sœur jumelle et moi en avions alors 6 et toute notre enfance s’est déroulée dans un climat d’extrême violence, ponctuée de crises qui amenaient parfois les gendarmes ou les pompiers à la maison. C’était très dur. Il me terrorisait littéralement. Il s’est suicidé à l’âge de 33 ans. J’ai passé des années à essayer d’apaiser la peur qui m’habitait, la peur du monstre qu’il était à mes yeux et j’avais l’impression d’en être remise. Sauf que ce que je n’avais pas perçu et qui m’est alors apparu clairement, c’est que j’avais à le reconnaître lui comme mon frère et non pas comme un monstre. C’était mon frère ! Voilà ce qu’a éclairé mon début de pratique. Alors je suis allée sur sa tombe ce que je n’avais jamais fait depuis sa mort il y a 25 ans et j’ai lu le Soutra à son intention. Mon aînée de pratique a écrit un nom posthume pour lui. Aujourd’hui, j’ai du cœur pour mon frère et j’en suis profondément heureuse.

Cécile