Transmettre les principes et les valeurs bouddhistes en Europe, favoriser ainsi l’émergence d’un monde guidé par la sagesse et la compassion, pour le bonheur et le bien-être de tous les êtres, tels sont les souhaits des membres, toutes obédiences confondues, de l’Union Bouddhiste Européenne (EBU). Du 26 septembre au 4 octobre 2013 se tenaient son l’Assemblée Générale Annuelle, suivie du rassemblement des « Enseignants Européens du Bouddhisme ».
Ces deux évènements se tenaient au monastère bouddhiste tibétain de Karma Ling, fondé par Lama Denys Rimpoche, lieu magnifique, au bout du monde, quelque part entre ciel et terre dans les Alpes, au dessus de Chambéry.
Claudette Charles et Claudine Shinoda, représentante du Reiyukai au sein de l’EBU, (European Buddhist Union) y participaient. Une expérience forte dont Claudette rend compte ici.
Une cinquantaine de représentants d’organisations bouddhistes et d’Unions Bouddhistes Nationales, venus d’Autriche, de Hongrie, d’Allemagne, de Suisse, de Croatie, de Grande Bretagne, des Pays Bas, d’Italie, d’Espagne, de Suède, de Norvège, de Belgique, de Pologne, de France se sont donc retrouvés dans un esprit de fraternité et de respect mutuel pour travailler ensemble à la réalisation des buts de l’EBU : favoriser les relations entre les Bouddhistes en Europe, encourager leur coopération à travers leurs organisations respectives sur des sujets d’intérêt commun, être la voix du bouddhisme auprès des diverses instances européennes.
En 2008, l’Union Bouddhiste Européenne a obtenu le statut officiel de membre participatif au Conseil de l’Europe, à Strasbourg. Elle est active au sein des ONG (organisations non gouvernementales) du Conseil de l’Europe. Son influence s’y confirme d’année en année grâce à l’implication de certains membres de l’EBU. L’Union Bouddhiste Européenne est aussi devenu un partenaire régulier entre le Parlement Européen et les instances européennes concernées par les croyances et les religions, cela grâce encore à l’implication de certains membres. Cet investissement a conduit en 2011 à Bruxelles à la création de l’European Network of Religion and Belief dont l’Union Bouddhiste Européenne est un des membres fondateurs. Parmi les projets présentés, les initiatives, dans certains pays, concernant, par exemple, la reconnaissance et l’enseignement du bouddhisme dans les écoles, collèges et lycées au même titre que les religions traditionnelles ont retenu mon attention. Le bouddhisme se développe très inégalement dans les pays européens où sa reconnaissance officielle est parfois récente.
Les organisateurs ont eu à cœur de ne pas limiter cette rencontre à l’aspect administratif ou à la présentation des projets en cours. Ils ont su créer de riches moments d’échange qui nous ont permis de mieux nous connaître, de partager nos pratiques respectives. Le sentiment commun qui émanait de ces rencontres était qu’au-delà des différences de traditions, nous faisions tous partie d’un même sangha, celui du Bouddha, et que nous avions tous le même souhait de faire connaître l’enseignement précieux du Bouddha en Europe, pour le bien de tous. Ce fut pour moi un encouragement à reprendre avec confiance le projet du Reiyukai « Carrefour des Bouddhismes », dont le but est de permettre aux diverses écoles bouddhistes présentes dans notre région de se rencontrer. J’ai ressenti alors qu’il était possible que se réalise en France cet esprit d’ouverture et de non-sectarisme.
Les trois journées suivantes furent consacrées au rassemblement des « Enseignants Européens du Bouddhisme » dont la majorité était les guides spirituels de différentes branches du Bouddhisme. Nous avons participé à des conférences sur des thèmes tels que la tradition et la transmission, l’autorité religieuse, la tradition et l’adaptation au monde occidental, et à des échanges sur des principes de l’enseignement du Bouddha, tels que la pleine conscience, la nature de bouddha etc. Autant de thèmes illustrés des expériences de chacun. Ce fut à la fois très enrichissant et très encourageant de ressentir la puissance et la pertinence de l’enseignement du Reiyukai, pourtant encore moins connu. Un des questionnements majeurs de ces mouvements étant de trouver comment permettre aux pratiquants de transférer leur pratique à la réalité quotidienne, nous avons présenté très concrètement la méthode du Reiyukai et développé notamment le concept de « l’amitié spirituelle », si caractéristique de notre pratique. Ce sujet a soulevé un intérêt certain chez nombre des participants et les inspirera peut-être…
L’amitié spirituelle, c’est ce qui s’est véritablement créé au cours de ces trois jours exceptionnels. Ni sectarisme, ni besoin de prouver que telle ou telle pratique est la meilleure, mais beaucoup d’humanité, d’ouverture, de bienveillance, de fraternité, de profondeur. Des esprits aiguisés, pleins de vivacité et d’intelligence, d’humour aussi. De belles rencontres qui donnent confiance dans le potentiel de progrès et d’éveil des êtres et confiance dans l’avenir du Bouddhisme en Europe. Confiance aussi dans la valeur et la spécificité du Reiyukai dans le paysage bouddhiste occidental. A nous de participer sans douter au développement et à la transmission des enseignements du Bouddha en Europe.
Accompagnée et encouragée par Claudine, j’ai dépassé, chaque jour, mes limites et participé activement. Cette semaine a ancré en moi le souhait sincère de devenir ce « maître du dharma » dont parle le chapitre 10 du Soutra du Lotus et de participer, à ma mesure, à la transmission des valeurs bouddhistes