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Des origines oubliées

Voilà 3 semaines que je suis arrivé en terre sainte. J’y reste pour 6 mois afin d’apprendre l’hébreu et de perfectionner mes connaissances en réalisation de film. C’est depuis un agréable café du boulevard Allenby de Tel-Aviv en Israël que j’écris ce récit très personnel de mon expérience avec le Reiyukai. Une des choses que j’ai apprise lors de mon parcours au sein du bouddhisme Reiyukai, c’est qu’il y a des lieux où l’on peut enfin baisser la garde et montrer ses vulnérabilités, partager des faiblesses et trouver du soutien. Alors voilà : il faut que vous sachiez que je suis juif, ce qui, je préfère le préciser, était très flou, pour moi, jusqu’à récemment. Mes parents n’ont jamais pratiqué le judaïsme, pas même la fête de Yom Kippour qui rassemble dans les synagogues même les plus indécis des agnostiques. On ne m’a jamais parlé des patriarches : mes parents étant bien en peine pour savoir qui était le fils de qui, qui s’était marié avec qui ou qui avait fait quoi. On a souvent mangé des cordons bleus. J’ai failli ne pas être circoncis, opération qui a été faite à 3 ans (au lieu des 8 jours traditionnels) grâce à l’insistance de ma grand-mère. Cependant j’ai toujours eu une forte attirance pour la spiritualité. Enfant j’ai demandé à faire ma Bar-Mitsva, ce rite de passage à l’âge adulte qui a lieu à 13 ans. Puis, adolescent, j’ai nourri mon besoin de connexion avec la transcendance via le cannabis et les illuminés d’internet. Je suis arrivé de Paris à Angoulême par le chant d’une sirène qui m’a laissé m’échouer. J’ai passé 2 années infernales en BTS suivies d’un an et demi à essayer de terminer un film, comme on s’enlise dans des sables mouvants.

Une rencontre déterminante

Il y a un peu plus d’un an, alors que j’avais encore passé la journée sur 2 minutes de film sans réussir à les résoudre. Je suis sorti, pied nus pour errer dans les rues pavées, sans autre vague but que celui de m’oublier et je suis tombé sur David qui s’est amusé de me voir là. Je me suis ouvert à lui et il m’a parlé de Soutra, de bouddhisme, de Japon… Je n’ai pas tout compris mais je n’ai pas hésité à accepter son invitation à venir chez lui le lendemain. Lors de ma première récitation, j’ai eu une expérience sensible indescriptible. J’avais enfin renoué avec notre aide la plus précieuse ici-bas : le pouvoir magique de la parole juste. Le rituel m’a également impressionné, mais j’ai compris, chemin faisant, qu’il s’agissait là du contexte, le coeur, étant le soutra, et la parole que j’échangeais avec David. Rapidement, j’ai beaucoup récité. De semaine en semaine je me sentais mieux. Mes proches le remarquaient. J’ai fait d’innombrables expériences. Je suis allé au séminaire. J’ai accueilli des compagnons. J’ai vu mon intérêt pour les drogues s’éteindre comme un feu qu’on arrête d’alimenter. J’ai redécouvert la joie et la confiance. J’ai compris que du bien ne pouvait germer que le bien. J’ai découvert un véhicule pour marcher vers la perfection.

Des origines retrouvées

Cet été je suis allé en Israël avec ma mère et ma soeur. Au musée de la diaspora nous avons découvert tous les trois que nous descendions d’Israël Bach, le premier fermier hébreu depuis la deuxième diaspora, causée par l’invasion romaine. Son petit-fils Shimon Rokach, notre grand-oncle, a fondé Neve Tsedek – le premier quartier de Tel Aviv. J’ai découvert devant sa tombe, ici à Tel Aviv, un panneau explicatif comme on en trouve devant les monuments historiques. Demain, je m’apprête à aller visiter sa maison qui est devenue un musée en son honneur. Son fils Israël Rokach est devenu le deuxième maire de Tel Aviv. Depuis que je sais tout ça, ce que j’attribue pleinement à ma pratique du Reiyukai, j’ai retrouvé mes racines, qui m’apportent les nutriments dont j’ai besoin.
Je reprends contact avec la tradition et la religion juive que j’ai si souvent méjugées à cause d’une incompréhension liée à l’ignorance. J’ai trouvé avec le bouddhisme une source de sagesse et de guérison. Je serai éternellement reconnaissant pour les enseignements que j’ai reçus au sein de la communauté du bouddhisme Reiyukai même si, aujourd’hui, je me suis éloigné de la pratique. Je n’hésiterais pas une seconde à orienter les êtres en recherche sur le chemin de la pratique qu’incarne David pour moi. Je souhaite aujourd’hui à chaque être, membre de la communauté du Reiyukai, de se relier à leur histoire ancestrale et de se laisser guider par les êtres supérieurs pour une aventure spirituelle à la rencontre de leur bouddha intérieur.

Nathan