En novembre 2013, grâce à une amie, devenue ma première compagne de pratique, j’ai renoué le lien, perdu depuis 7 ans, avec mes aînés. Ces 14 derniers mois ont été pour moi l’occasion d’ouvrir une conscience plus juste de la réalité.
Tout d’abord j’ai pris la détermination d’être docile car il y a plus de 12 ans, je n’entendais pas clairement le sens de l’enseignement du Bouddha. Je ne comprenais pas en particulier le sens de l’accompagnement. Des personnes m’avaient rejointe sur ce chemin mais, dans mon esprit, il appartenait à chacun et chacune de se débrouiller de son côté ! Moi, avec tout mon égo, j’avais bien d’autres choses à faire pour améliorer ma vie que de m’occuper de mes compagnes. Je pratiquais pour moi, pour ma transformation, pour améliorer ma vie. Vous imaginez bien qu’avec un tel état d’esprit j’étais peu ouverte et peu docile à ce que me proposaient mes aînés!
Aujourd’hui, les conséquences de cet égoïsme, du peu d’intérêt que j’avais pour le progrès d’autrui m’apparaissent très clairement : le fait de n’être concentrée que sur moi, m’empêchait de voir ma réalité profonde et ce que je créais. Ainsi constituée, forte de mes idées et de mes belles conceptions sur ce que devait être la vie et en particulier les relations sentimentales, je me suis mariée. Dans ma famille, se marier, c’est gage de réussite, gage de bonheur. J’ai mis au monde 2 garçons, et ai vécu pendant 5 années, des moments de souffrances terribles, au point de vouloir mettre fin à mes jours pour que tout cela cesse. Pourtant, durant ces 5 années, mes aînés m’accompagnaient, persévéraient pour me guider sur le chemin et découvrir autrement les enseignements du Bouddha. Mais mon mari et moi-même, indomptables, agissions jusque dans notre pratique avec nos idées, nos conceptions sans entendre le sens de progrès transmis… Un tel état d’esprit ne pouvait qu’engendrer les conséquences suivantes : je me suis séparée de mon mari, et, après 3 longues années de déchirements, de reproches, nous avons divorcé.
Avant de retrouver le chemin de la pratique, il s’est écoulé 7 années. Au programme, élever mes enfants et me reconstruire. Je cherchais à apaiser mes souffrances, à retrouver un équilibre et cela passait par toutes sortes de choses : lire le Soutra de temps en temps, lire des livres du Dalaï-lama, des livres sur le bonheur, sur la confiance en soi ; m’en remettre au pouvoir des pierres pour soulager mon quotidien ainsi qu’au Feng-Shui pour faire de l’intérieur de ma maison, un havre de paix.
Mais une conversation avec une amie allait me ramener presque malgré moi, à l’enseignement du Reiyukai… Alors que je lui parlais de la philosophie bouddhiste, de l’enseignement des causes et des conséquences, de l’importance d’ouvrir sa conscience, cette amie me demanda d’où je tenais cet apprentissage. D’où? Mais de ma rencontre avec le bouddhisme Reiyukai bien sûr, car bien que je ne participe plus aux réunions, il m’arrivait parfois de lire le Soutra. Cette amie a manifesté le désir de découvrir ce chemin et c’est grâce à elle que j’ai moi-même recommencé à pratiquer en adoptant et en cultivant un esprit différent : un esprit déterminé à apprendre avec docilité ç à d à accepter d’entendre les actions proposées par mes aînées, de les accomplir pour en vérifier le sens et les effets dans la réalité. J’ai donc construit un lien profond et sincère avec mes aînés et les aînés de mes aînés et accompli les actions de pratique qu’ils m’ont invitée à accomplir.
Grâce à cette correction de mon esprit de pratique, j’ai reçu à ce jour 6 compagnes. Grâce à elles, je vois mieux ce que certains de mes états engendrent. J’ai pris conscience en particulier, au moment où j’ai lu durant 49 jours le Soutra de la pleine conscience du bodhisattva Vertu Universelle, soutra qui nous invite à purifier nos sens pour accéder à une transformation telle qu’enfin la réalité devienne visible, de ce que j’avais produit dans mon passé. J’ai regretté du plus profond de mon être ces aspects limités et la femme j’avais été pour mon conjoint. Cette pratique, sincère, a fait naître une conscience nouvelle qui s’est concrétisée par des actions: je me suis tournée vers les autres, avec le souhait sincère de leur progrès, et avec la certitude, qu’en accompagnant avec bienveillance et persévérance mes compagnes sur ce chemin, j’accèderai à une vision plus juste de la réalité ; j’ai également cherché avec mes ainés, comment nettoyer les états karmiques qui apparaissaient, les miens et ceux de mes compagnes. J’ai réalisé combien tout ce que je croyais savoir n’était en fait que des illusions !
Petit à petit, la relation avec le papa de mes enfants s’est débloquée et la nature de cette relation s’est transformée : aujourd’hui, elle est empreinte de respect, d’écoute, dénuée de jugement et cela me réjouit. Je suis très heureuse d’accueillir bientôt à la maison les grands-parents et le papa de mon fils aîné de 10 ans pour fêter ensemble son anniversaire! Je ressens aussi beaucoup de joie, lorsque leur père vient voir les garçons, que nous puissions partager ensemble un thé, ou un dîner, dans le calme et le respect, et cela, naturellement, sans que cela me demande d’efforts !
Grâce à ma pratique, à l’accompagnement des personnes qui souhaitent elles aussi mieux voir et transformer leur réalité, aux encouragements de mes aînés, je vois les transformations qui s’opèrent en moi, et cela renforce ma détermination pour que se réalise un nettoyage karmique profond. Je remercie d’ailleurs chacun et chacune très chaleureusement pour cela! Prendre ce chemin, avec le souhait sincère d’oser entendre et voir ce qui nous encombre au quotidien, est un chemin que je souhaite à chacun. Mettre plus d’humanité dans notre quotidien, c’est chaque jour adoucir un peu plus son cœur. Mettre plus d’humanité dans nos relations, c’est créer des liens plus sincères et plus humbles avec autrui, et cela est, à mes yeux, très encourageant !
Olivia