En septembre 2018, on me propose d’être responsable du premier séminaire régional Bretagne Nord et Basse-Normandie à Saint-Malo en février 2019. J’accepte ce rôle avec beaucoup de joie, de gratitude vis-à-vis de mes aînés, de mes compagnons et du monde spirituel. C’est un sentiment nouveau, dénué pour une fois de la crainte qui est souvent la mienne de ne pas être capable. Je demande lors des récitations comment m’acquitter de ce rôle et ce qui m’apparaît, c’est que je dois développer beaucoup de don de moi. Mon aînée m’encourage donc à me mettre au service des autres. Je pense savoir le faire mais j’apprends en faisant. Stimulée par ce rôle, je développe, au fur et à mesure des réunions de cercle, de la sincérité, de la douceur et l’acceptation de la réalité face à des compagnons récalcitrants pour s’inscrire au séminaire. Accepter qu’une compagne impliquée dans la préparation du séminaire, inscrite, m’annonce cinq jours avant le séminaire qu’elle n’y participera pas. Ne pas résister et entendre la souffrance de cette compagne d’autant plus qu’elle a les mêmes obstacles que mon mari et que pratiquer à ses côtés m’aide à mieux comprendre mon époux. Une vraie pratique donc ! Mais je suis accompagnée par mon aînée qui se rend très disponible et avec qui nous récitons le soutra une fois par semaine ce qui construit une très belle relation ; accompagnée aussi par le monde spirituel, par mes parents décédés. Je vis ce séminaire, qui est un succès, très sereinement. Suite au séminaire, je ressens que la confiance en moi s’accroît ainsi qu’une confiance plus grande dans l’Enseignement. Lors de l’inauguration, à ma grande surprise, je prends la détermination de développer une branche, d’accueillir avec mes amis spirituels cinq cents compagnons ! Encouragée par Gisèle, j’écris rapidement ce vœu que je pose sur mon autel. Je m’en remets au monde des éveillés, sans inquiétude, consciente que bien sûr j’ai des choses à faire et à entendre pour réaliser ce souhait.
La relation avec mes compagnons change : avant, j’entendais qu’il fallait s’occuper de ses compagnons alors je les appelais mais sans conscience et le résultat n’était pas terrible : me revenait aux oreilles que telle compagne se plaignait de la longueur de mes appels, telle autre de la pression. Aujourd’hui, je n’entends plus ce genre de reproches. Grâce aux échanges réguliers avec Gisèle et Claudine, je mets le doigt sur ce qu’est un esprit de recherche. Mes oreilles s’ouvrent. Dernièrement, lors d’une réunion, je choisis de me taire et d’écouter vraiment mes compagnons : et j’entends la négativité, la réactivité de certains de mes compagnons. Dès le lendemain, j’entame une lecture du Soutra de la pleine conscience selon la méthode du bodhisattva Vertu Universelle. Lors de ces récitations, je suis inspirée d’actions à mener qui se révèlent justes et ont des effets positifs pour mes compagnons. Cela me remplit de joie et je vois que rendre les gens heureux me rend profondément heureuse moi-même.
Ma détermination à développer une branche fait naître les pratiques que j’ai à accomplir, les transformations à opérer en moi. Je dois par exemple affronter les aspects parfois difficiles de la relation avec mes compagnons, ne pas rejeter sur eux la difficulté de la relation, accepter que ce soit à moi de me transformer. Ainsi, cette attitude permet à une compagne directe de ma compagne Monique de se confier à moi et je lui propose alors une action commune avec son aînée : sans mettre d’idées ni de pouvoir, ce qui se décide est d’aller lire le soutra chez la compagne de la compagne de Monique, (celle qui a fait le souhait de recevoir des compagnons) et, étonnamment, lors de notre échange, cette compagne évoque la vie de son père, un homme qui a réalisé de grandes choses et je retrouve mon propre père dans ce portrait qu’elle dresse du sien. Le lendemain, j’invoque mon père devant l’autel avant de lire le Soutra (car mon père est décédé) et je lui dis : « Papa, c’est avec toi que je vais réaliser mon grand projet ».
Aujourd’hui, je me tourne vers les autres, j’entends ce que j’ai à transformer et cela me rend heureuse. Je n’attends plus que mon bonheur vienne de mon mari, je ne suis plus dépendante de lui. Lui qui a longtemps été distant à l’égard du Reiyukai m’a exprimé sa confiance en moi lorsque je lui ai fait part de ma détermination. Quel encouragement !
Annie