LA FAMILLE, LES ANCÊTRES, LES AMIS SPIRITUELS

Un coeur de fille

La réalité des liens familiaux trouve sa sources dans le passé.
« J’avais 27 ans quand j'ai rencontré l'Enseignement du bouddhisme de l’Amitié Spirituelle. Le projet d'évolution proposé m'a immédiatement intéressée. »

 

Pourquoi cette famille ?

À cette époque, j'habitais à six cents kilomètres de chez mes parents et vivre loin d'eux m'arrangeait bien. Du plus loin que je me souvienne, même lorsque j'étais toute petite, j'avais le sentiment que mes parents n'étaient pas dignes de moi, que je méritais mieux que ces parents qui n'étaient vraiment pas géniaux. Je me demandais pourquoi j'étais tombée dans cette famille.

 

La reconnaissance

L'un des premiers enseignements que j'ai entendu est l'importance de développer un cœur de reconnaissance pour notre famille. Je n'avais jusque-là aucune conscience que j'étais sur la terre grâce à mes parents. Je n'éprouvais aucune reconnaissance envers les efforts qu'ils avaient faits pour me permettre d'avoir la vie que je menais. C'était un sujet qui ne m'intéressait pas. Cependant, dans les réunions, j'entendais parler de l'importance de la relation avec les gens qui nous ont précédés. Alors, même si c'était très intellectuel, j'ai commencé à réciter le Soûtra pour découvrir l'Enseignement, en accordant une pensée à tous les gens et aux ancêtres de ma famille en particulier.

 

Une pratique qui bénéficie à toute la famille

Puis j'ai eu envie de partager ce chemin avec d'autres et là, curieusement, les personnes qui se sont reliées à moi étaient soit des gens qui haïssaient leurs parents et étaient en rupture avec eux, soit des gens qui avaient été abandonnés. En accompagnant ces gens-là sur le chemin, j'ai vu certains liens familiaux se renouer étonnamment, le cœur de mes compagnons se réchauffer petit à petit envers les gens de leur famille. Et naturellement tout cela a fait lever en moi un sentiment de honte pour le cœur que j'avais pour mes propres parents : je leur en voulais beaucoup d'être ce qu'ils étaient mais à ce moment-là, j’ai découvert l'état de mon cœur de fille. Aujourd'hui, les relations familiales ont beaucoup changé. J'ai la chance, depuis deux ans, d'avoir accueilli dans notre Cercle de pratique, ma sœur, son mari et ses filles. Ma sœur, à sa retraite, est venue habiter dans la région tout près de chez moi avec son mari, alors que nous sommes originaires de Bourgogne. Je mesure combien notre pratique bénéficie à notre famille. J'en constate notamment l'effet sur l'état de mes parents. Ils sont âgés mais ils parcourent régulièrement les six cents kilomètres qui nous séparent pour passer du temps auprès de nous. Je suis toujours étonnée de les voir aussi en forme alors que leurs frères et sœurs respectifs sont décédés de maladies très graves. Je pense souvent au chapitre XX du Soûtra du Lotus dans lequel il est question d'un bodhisattva qui, par sa pratique, « prolongea sa vie ». Je ressens profondément que mes parents bénéficient de notre pratique et peuvent ainsi passer leur vieillesse auprès de nous.

 

La réalité des liens familiaux trouve sa sources dans le passé.

Les membres de ma famille se sont beaucoup rapprochés et les liens sont chaleureux. Cela me réjouit profondément car je réalise combien je n'étais pas partie pour créer, avec les gens qui m'entourent, une telle qualité de relation, pleine de considération et de bienveillance. Cela n'appartenait pas à l'héritage de mes ancêtres. Mon père a été élevé dans une famille très froide et il n'a jamais tutoyé son père : pour lui c'était un parfait étranger, même s'ils vivaient dans la même pièce. Je peux donc comprendre les causes de l'état des membres de ma famille et la difficulté pour nous de nous comporter autrement. A Pâques, ma mère est rentrée de l'église et m'a demandé l'autorisation d'offrir à nos ancêtres deux rameaux qu'elle a posés sur notre autel de pratique. Elle a été longtemps opposée à notre pratique et j'ai été extrêmement touchée par le cœur nouveau qui émanait de ce geste. Grâce à l’enseignement du bouddhisme de l’Amitié Spirituelle, quel changement merveilleux et inespéré chez tous les membres de ma famille, bien au-delà de tout ce que nous aurions pu imaginer !

Claudette