Le sens du Soutra du Lotus ne se révèle qu’à travers la pratique de son enseignement

Nettoyer les obstacles karmiques et restaurer l’harmonie familiale
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L’expérience qui suit illustre cet extrait de « Réalisons la terre de Bouddha », essai sur le Reiyukai écrit par Tsugunari KUBO. Fils du fondateur Kakutaro KUBO, docteur en philosophie indienne, il fut le 2 ème président du Reiyukai.

Au dernier séminaire d’Amboise, j’ai été placée à côté d’une personne pour qui la pratique du Reiyukai est une priorité car sa réalité familiale lui rappelle tous les jours l’importance de nettoyer les influences karmiques. « Pour moi il y a le feu, » m’a-t-elle dit, faisant référence à un chapitre du Soutra du Lotus. J’ai pris ce message pour moi, voyant que mes conditions d’existence assez faciles m’empêchaient de regarder la réalité de conflits et de maladies (dépressions, cancer et autres) très présente dans ma famille de vie et de pratique.

Très déterminée, j’ai lu le soutra en souhaitant vraiment qu’il me soit permis d’entrer dans le monde de l’Enseignement et j’ai entendu une aînée poser la question suivante : « Que proposons-nous à nos compagnons ? Sommes-nous conscients qu’il s’agit de changer notre destin ? » Je remets aussitôt en cause mon esprit et m’engage à lire le Soutra de la Pleine Conscience en demandant vraiment comment permettre aux compagnons de prendre ce projet. Durant toute la lecture, un compagnon qui avait arrêté, a été présent dans mes pensées et il m’était montré les qualités d’humilité et le souhait d’apprendre qui étaient siens. Ces qualités là permettent de pénétrer ce monde, me disais-je. Après la lecture je lui ai téléphoné et j’ai partagé avec lui ce moment très étonnant pour moi. Quelques jours après, il a décidé de reprendre le chemin de la pratique.

A cette période, j’avais une relation difficile avec ma fille ainée qui vivait une rupture. Cela faisait remonter des colères envers moi et j’étais prise moi aussi par ces émotions Nous n’arrivions plus à nous parler. En lisant le soutra, j’ai regretté et demandé à être aidée. De manière très surprenante, j’ai reçu, cette semaine là, beaucoup d’appels de personnes qui me parlaient de relations parents-enfants coupées. J’ai également eu accès à des informations sur la famille de mon père adoptif, famille dans laquelle la réalité des relations parents enfants est très dure, à la limite de la maltraitance et où règne un climat d’alcool et de grande misère morale. J’ai ainsi vérifié que notre relation portait ces influences et, consciente d’être liée à cette réalité, j’ai appelé ma fille et je l’ai écoutée avec bienveillance.

Un peu plus tard, bousculée et préoccupée par une réunion qui devait avoir lieu à la maison, j’ai téléphoné à une ainée afin de sortir de mes conceptions. J’ai entendu : « Conserve à l’esprit le fait que les êtres humains sont ignorants. Demande qu’il te soit permis d’entrer dans le monde de l’Enseignement et de voir comment tu es reliée à tes compagnons. » Ce jour là, animée de cet esprit, j’ai eu l’occasion de voir une compagne réagir à mon égard de la même manière que ma fille : la même négativité et le même jugement. J’ai réalisé combien cette négativité coupe les liens. J’étais joyeuse car je percevais que la relation aux compagnons avait un sens profond et vérifiais ce qui nous est dit : grâce à la famille de pratique, nous pourrons nettoyer les influences karmiques de notre famille de naissance. Toute la réunion, j’ai pu me tenir avec détermination et bienveillance face à cette compagne. Mes aînées m’ont invitée à considérer que des influences karmiques très profondes étaient en jeu dans cette relation et que cette personne avait, comme nous tous, une grande capacité d’évolution.

Suite à ces remises en cause, le lien avec ma fille s’est allégé. Elle-même l’a ressenti, « Je ne sais pas ce qui s’est passé mais quelque chose a changé entre nous». A chaque fois qu’elle est venue à la maison ensuite, elle a souhaité lire le soutra avec moi et m’a dit combien elle sentait la force de cette lecture. Ma fille a déjà arrêté 2 fois la pratique : «je ne peux pratiquer car je ne veux pas obéir, »m’a-t-elle dit, ce jour là. Interpellée par ces paroles, j’ai appelé une aînée qui m’a proposé de demander qu’il me soit donné de vivre des situations où je verrai ce que recouvre le fait d’ »obéir » selon l’Enseignement.

Avec beaucoup de sincérité, j’ai mis ce souhait dans mes lectures de Soutra, et tous les jours de la semaine, j’ai eu des propositions de pratique. Parfois je ne pouvais y répondre favorablement mais, de manière étonnante, à chaque fois, les conditions se sont finalement mises en place pour que j’y réponde favorablement. Ainsi, des rendez-vous se sont décalés sans que j’intervienne d’aucune manière. C’était très étonnant, joyeux et même déconcertant pour moi, cette sensation qu’il n’y avait aucun obstacle à ma pratique. Aucune nécessité d’obéir ni de vouloir. Plusieurs compagnons ont aussi expérimenté des situations qui se mettaient en place pour le mieux, en dehors de toute volonté.

J’ai entendu que le monde ne fonctionne pas du tout comme on croit, selon nos conceptions et nos idées et que cette réalité qui bouge nous invite à être curieux encore et encore de découvrir comment cela fonctionne. Suite à ces expériences, une petite graine d’émerveillement a commencé à pointer son nez !