Questions

Le REIYUKAI, un mouvement sectaire ? À vous d’en juger…

Reiyukai existe en France sous la forme d’une association de loi 1901 depuis 1979. Elle n’a fait l’objet d’aucune plainte depuis sa création.

En 1995, un rapport parlementaire tente de définir ce qu’est une secte en produisant une dizaine de critères, puis juxtapose une liste de 173 groupes dits sectaires sans préciser à quel titre ils sont concernés. Le nom de Reiyukai y figure.

En 1999, un nouveau rapport parlementaire sur « les sectes et l’argent » – un des critères clefs de 1995 – ne fait aucune mention de Reiyukai. Le nom de l’association n’apparaitra pas non plus dans les rapports suivants.

En 2002, la Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires (MIVILUDES) est créée comme un outil d’observation, de prévention et de répression des mouvements sectaires. Interrogée à plusieurs reprises, la MIVILUDES a répondu : « le REIYUKAI ne fait pas l’objet de signalement de dérive sectaire. »

Une circulaire du Premier Ministre datant du 27 mai 2005 (circulaire n° PRMX0508471C) relative à la lutte contre les dérives sectaires marque l’abandon officiel de la liste de 1995, par ailleurs très critiquée depuis sa publication, au profit de « faisceaux de critères » pour identifier des mouvements en constante évolution.

Le Reiyukai-France est membre de l’Union Bouddhiste Européenne (EBU) depuis 1997. Mme Claudine Shinoda, actuellement directrice spirituelle du Reiyukai en France, a été présidente de l’EBU durant 3 ans et vice-présidente durant 6 ans. A ce titre, elle a participé activement à des congrès bouddhistes internationaux et est intervenue dans diverses instances internationales :

  • Pour l’ONU à Bangkok en mai 2007 : Discours sur le bouddhisme et la bonne gouvernance,
  • à l’UNESCO à Paris en octobre 2006 : Présentation du bouddhisme européen,
  • au Parlement Européen à Bruxelles  en 2008 : Discours sur la place des femmes dans le bouddhisme Reiyukai lors du Colloque sur la place des femmes dans le bouddhisme. http://ehennicotschoepges.lu/2008/12/a119/

Plus récemment (avril 2016), au cours de la conférence internationale de l’EBU à Berlin, le Reiyukai présentait sa vision de l’amélioration de la société sur le thème : « La famille, creuset d’ancrage des valeurs bouddhistes pour l’amélioration de la société et du monde ».

Le Reiyukai-France est financé par une cotisation mensuelle de 6,50 euros et les donations y sont interdites. (Voir la charte).

Au Japon, le Reiyukai est une congrégation déclarée d’utilité publique, enregistrée auprès du  Ministère de l’Education. Mme Kotani, sa co-fondatrice, est connue pour avoir engagé le Reiyukai dans de nombreuses actions humanitaires, notamment en collaboration avec la Croix-Rouge. Réputée aujourd’hui pour ses actions en faveur de l’éducation et du bien-être social, le Reiyukai inspire considération et respect au sein des institutions japonaises.

En France le Reiyukai invite chacun de ses membres à agir dans sa vie positivement pour améliorer la société. Nous vous invitons à découvrir leurs expériences sur notre blog.

https://reiyukai.fr/experiences/

L’accompagnement des morts n’est pas une pratique propre au Reiyukai. C’est une tradition dans de nombreuses cultures. Pour les bouddhistes notamment, la mort n’est pas une fin. La vie, la mort et les renaissances font partie d’un vaste processus dans le devenir et, idéalement, dans le cheminement vers l’Éveil. La tradition bouddhiste considère que le passage entre la vie et la mort ainsi que les jours qui suivent la mort constituent un moment privilégié pour s’ouvrir à la nature essentielle de l’esprit et à la connaissance de soi. Elle insiste sur l’importance des 49 jours qui suivent la mort. Pendant cette période transitoire, grâce à la qualité du cœur et de l’esprit des êtres qui l’accompagnent, le défunt retirera beaucoup de bienfaits des récitations des soutras accomplies à son intention et se nourrira des enseignements sur le chemin d’éveil, sur la vraie nature de la réalité, sur la voie de la sagesse et de la compassion.

Le Reiyukai invite à la reconnaissance, à l’encouragement, au don du Dharma envers tous les êtres et en particulier envers les êtres à l’origine de notre existence. C’est une source de bienfaits dont les fruits se révèlent concrètement dans la réalité. Le lien qui nous unit à nos proches ne disparaît pas avec la mort. A ce titre, accompagner l’esprit du défunt dans sa nouvelle expérience constitue une étape cruciale et manifeste notre reconnaissance à leur égard. On écrit pour le défunt un nom posthume, nom dédié à sa vie spirituelle et on récite le Soutra du Lotus à son intention, durant ces 49 jours, animé du souhait profond de son progrès, de son apaisement et de son bonheur. Très souvent, les membres qui accomplissent cette pratique ressentent la vérité de ce lien : les expériences qui en témoignent sont nombreuses et ouvrent la conscience à une dimension d’un monde qui, s’il est invisible, n’en est pas moins vivant.

La fondatrice du Reiyukai avait l’habitude de dire : « Avec le Reiyukai, on change son destin ».

Qu’est-ce que le destin ? Il ne s’agit pas de prendre le sens du mot destin comme un déterminisme qui ferait que, quoi qu’on fasse, tout est d’ores et déjà décidé dans nos vies.

Quand la fondatrice exprime qu’on peut « changer son destin, ouvrir son destin », cela signifie que tous les êtres humains ont la capacité de changer la réalité de leur existence. Pourquoi vivons-nous cette réalité ? Les raisons sont différentes pour chacun mais notre réalité présente est profondément liée à ce que nous ont transmis nos ancêtres et aux actions que nous avons accomplies, parfois sans conscience, depuis notre naissance…. C’est la définition du « karma ».  Il n’y a pas de hasard à nos conditions d’existence : il existe toujours des causes. Seules nos actions ont le pouvoir de changer notre destin, c à d notre vie.

La vie des êtres humains est parsemée d’obstacles. Souvent elle ne fonctionne pas comme on le voudrait et on souffre. Il ne faut pas se satisfaire d’une telle vie car les êtres humains ont un potentiel qui leur permet de créer des conditions d’existence réellement satisfaisantes. L’Enseignement nous apprend comment, par l’action, changer notre vie, notre réalité. C’est le terrain de la pratique. Seule notre réalité est le miroir exact de notre état. La réalité est plus importante que la pensée : quelqu’un qui pense bien parce qu’il est intelligent, peut-il changer sa réalité ?

Pour découvrir vraiment qui nous sommes, il suffit de voir notre vie : elle est le reflet de notre qualité d’être humain. Devenir un être humain évolué n’est pas une abstraction : cela doit se matérialiser par une vie différente. Pour arriver à cela, on accomplit les actions de la pratique dans lesquelles on réalise l’Enseignement et on développe des qualités que nous ne possédions pas. Le bouddhisme du Mahayana parle de six qualités importantes, qu’on appelle les « perfections»,  à acquérir jusqu’à leur degré le plus élevé, pour devenir un être évolué : la générosité, la discipline, la patience, la persévérance, le calme de l’esprit, et la sagesse. Il s’agit de la sagesse du Bouddha, seule capable de nous permettre de changer notre vie. Le Reiyukai nous invite à acquérir cette grande sagesse ainsi que les cinq autres qualités citées. Ne soyons pas comme le singe évoqué dans le Soutra du Lotus à chercher sans cesse quelle qualité nous possédons. C’est comme chercher dans une graine de tulipe les qualités de la fleur qu’elle sera. Ce n’est pas possible. Cette graine ne donnera naissance à une fleur que sous certaines conditions : qu’elle reçoive de l’eau en quantité suffisante, qu’elle bénéficie d’une température adaptée… C’est une création.

Dans le Reiyukai, la condition essentielle pour créer notre vie, changer notre destin et réaliser une existence merveilleuse, c’est de transmettre cet Enseignement aux autres et d’agir avec eux.

Le statut du Reiyukai est celui d’une association loi 1901.

La cotisation dont s’acquittent les membres du Reiyukai correspond à leur adhésion.

Le montant est de 6,5 euros pour tous les membres. Le Reiyukai fait le choix de demander à ses membres une cotisation mensuelle (et non annuelle comme dans la plupart des associations). Il s’agit d’une invitation pour chacun à renouveler son engagement dans cette voie de transformation. Chacun a la liberté de verser ou non cette cotisation, de poursuivre ou non sa démarche dans ce « chemin de l’amitié spirituelle ». Cette cotisation est versée à l’association Reiyukai.

Elle sert à courvrir les frais de :

  • Fonctionnement du Centre Reiyukai à Nantes,
  • Salaires (secrétariat-communication et cuisine-entretien),
  • Locations des salles où ont lieu les réunions régionales,
  • Éditions (Soutras et le périodique « le monde de Bouddha »)

Rappelons que tout don est rigoureusement interdit.

Une religion ? Le Reiyukai n’est pas une pratique religieuse. Pas de croyance en un Dieu. Pas de moine, ni de nonne, pas de cérémonie. Si les membres du Reiyukai lisent à haute voix des soutras devant un autel familial, il ne s’agit cependant pas pour eux d’adresser une prière. L’autel symbolise le lien qui les unit aux générations qui les ont précédés et la reconnaissance qu’ils souhaitent développer envers leurs ancêtres. Les soutras sont le témoignage du chemin parcouru par le Bouddha, chemin que chaque être humain, dit-il, a la capacité de parcourir. Lire un soutra, c’est donc entendre un enseignement qui, réalisé au quotidien au sein des liens, fait naître une conscience juste de la réalité et un cœur bienveillant pour tous.

 

Une philosophie ? L’étymologie grecque de ce terme, philos,ami et sophia, la sagesse, signifie « ami de la sagesse ». Si l’on considère qu’il s’agit d’atteindre une certaine sagesse, le Reiyukai s’apparente alors à une philosophie. Cependant la spécificité du Reiyukai est qu’il propose à ses membres de mettre les enseignements à l’épreuve du réel. C’est dans l’action, au sein de la vie quotidienne et des liens qu’apparaissent souvent les distorsions entre ce que nous pensons être et ce que nous sommes vraiment. C’est alors que commence le véritable travail qui engage des transformations très concrètes témoignant de la sagesse qui s’acquiert petit à petit. Ce n’est donc pas le mental qui est sollicité mais l’action empreinte du souhait d’une évolution propre à transformer notre réalité.

 

Un humanisme ? L’être humain a la chance extraordinaire d’être doté d’une conscience. C’est pourquoi il peut évoluer, se remettre en cause. S’améliorer, créer des qualités nouvelles de conscience et de cœur et participer à l’élaboration de la paix dans le monde, c’est l’objectif des membres du Reiyukai. Cependant le bouddhisme invite l’homme à l’humilité : il n’est pas au centre de l’univers, il n’en est qu’un des éléments, l’un des maillons. Il a son rôle à tenir, celui d’éveiller sa conscience et son cœur à tout ce qui l’entoure et participer ainsi à l’élaboration d’un monde en paix.

C’est lié à l’histoire même du bouddhisme. Dans le Soutra du Lotus, le Bouddha s’adresse aux laïcs : il leur confie le rôle de transmettre ses enseignements après sa mort. Voilà pourquoi Kakutaro Kubo a trouvé légitime de fonder le Reiyukai, un mouvement composé uniquement de laïcs. Les progrès de l’éducation permettaient en effet aux laïcs de lire eux-mêmes les textes. Par ailleurs, il est dit dans le Soutra de la Pleine Conscience qu’il n’est pas nécessaire de « se couper des cinq désirs ». Nul besoin donc de s’engager dans la vie monastique. Un laïc peut réaliser dans la situation familiale, sociale, professionnelle qui est la sienne les enseignements du Bouddha et influencer ainsi positivement son entourage. Quelle saveur prend l’existence lorsque l’on met au cœur de sa vie son progrès et celui des autres !

Le mot « soutra » en sanscrit désigne à l’origine un fil comme celui qui sert à réunir les perles d’un collier. Après la mort du Bouddha (environ 480 avant J.C) et probablement pendant sa vie elle-même, ses disciples tentèrent de rassembler ses enseignements dans un ordre facilitant leur mémorisation. Ils les classèrent, non pas par ordre chronologique mais par groupes de longueur ou de contenu identiques. Ils espéraient ainsi faciliter la mémorisation de ses sermons afin de transmettre son message aux générations futures.

Extrait de L’œil du Soutra » d’Horace B.Montgomery Jr

Dans l’extrait du  Soutra des Sens Innombrables qui se situe au chapitre 3 du Soutra bleu, il est question des quatre vertus et des six perfections.

Les deux premières vertus sont l’amour bienveillant (maitri) et la compassion (karuna). L’expression « faire naître un cœur de compassion chez celui qui se plaît au meurtre », signifie qu’il développera un cœur bienveillant vis-à-vis des personnes envers qui il ressent de l’animosité. Il essaiera en outre de les aider et de soulager leur souffrance. À l’exemple de Maitreya, le bouddha du futur, qui tire son nom de la même racine maitri, les membres du Reiyukai s’efforcent de transmettre aux autres les clés pour qu’ils se libèrent de leurs souffrances et accèdent au bonheur.

Nous négligeons souvent la troisième vertu, mudita, que fait naître le Soutra. Elle consiste à se réjouir pleinement de la réussite des autres. Combien de fois lorsque nous disons : « Félicitations pour ton avancement », nous pensons en fait : « Pourquoi n’est-ce pas moi qui aie eu de l’avancement ? » Ressentir une joie réelle au bonheur des autres, sans le moindre soupçon de jalousie, est malheureusement trop rare. Nous pouvons l’éprouver dans la mesure où nous sommes nous-mêmes libérés de l’égoïsme.

Cela nous conduit à la quatrième vertu : l’équanimité. Le Soutra invite à être « capable de renoncement ». C’est un point essentiel. Nous ne pourrons jamais accéder à cet état tant que nous serons attachés à nos attachements et à nos désirs. Nous ne pourrons jamais être impartiaux et équitables tant que nous nous ferons passer en premier et les autres en dernier.

Le bouddhisme nomme ces quatre vertus – amour bienveillant, compassion, joie de sympathie, équanimité – les quatre vertus infinies. Celui qui les développe est certain de renaître dans le plus élevé des paradis et de ne plus jamais retourner à la condition mortelle. Il est déjà dans le monde de Brahma : là est sa vraie demeure. Pour cette raison, ces vertus sont parfois appelées vertus de Brahma ou vertus célestes.

Le Soutra expose ensuite la voie du bodhisattva à travers la pratique des six perfections. La première est le don, la générosité (dana en sanscrit). La discipline, seconde perfection, implique l’humilité et le respect des lois, sans se considérer soi-même avec arrogance « au-dessus de la Loi ». Le pratiquant est ensuite exhorté à remplacer la colère par la patience et la paresse par la persévérance. Il nous invite également à apaiser notre esprit troublé par la sérénité et à remplacer notre ignorance par la sagesse.

Telles sont les six perfections : générosité, discipline, patience, effort, sérénité et sagesse. Remarquons que le Soutra encourage à cultiver ces perfections, de même que les quatre vertus infinies qui les précèdent et les autres qui suivent. Il n’y a pas un seul « tu ne feras pas… » dans la liste. Il nous parle de ce qu’il invite à faire et non pas de ce qu’il ne faut pas faire.

le bouddhisme de l’Amitié Spirituelle

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