La naissance d’une reconnaissance profonde

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 Un événement déterminant

Avant de pratiquer, j’étais mariée et la relation avec mon mari n’était pas très harmonieuse : souvent insatisfaite, j’étais très exigeante à son égard et ne voyais que ses défauts. J’étais essentiellement tournée vers moi. Si nous recevions des amis à la maison, c’était grâce à lui car j’avais beaucoup de mal à aller vers les gens. De la même manière, la relation avec mes beaux-parents était difficile car j’avais un esprit plutôt méprisant à leur égard. A la suite d’une dépression, mon mari s’est suicidé. J’ai alors été emplie d’une grande tristesse et de culpabilité. C’est à ce moment-là que j’ai eu la chance de rencontrer Christine qui m’a proposé le chemin du Reiyukai. J’ai immédiatement adhéré car je souhaitais donner un sens à cette mort et résoudre, comme je l’avais entendu, les obstacles karmiques familiaux.

qui m’ouvre aux autres,

J’ai commencé à réciter le Soutra, à assister aux réunions, à y convier des personnes. Même si elles ne commençaient pas, je trouvais dans ces rencontres des informations pour progresser. J’ai mis en place des réunions à la maison mais sans succès. Mes aînés m’ont alors proposé de prendre un rôle dans l’équipe d’animation au Centre Reiyukai à Nantes. Moi qui n’avais aucune confiance en moi, je trouvais ça très difficile et, à chaque fois, cela me demandait de dépasser mes limites, notamment dans la relation aux autres. Cependant, je persévérais parce que je savais pourquoi je le faisais. J’ai beaucoup appris dans ces relations : j’ai vu qu’on ne pouvait pas vivre sans les autres, qu’on avait besoin d’eux, que je pouvais demander de l’aide et que tout ne reposait pas sur mes épaules. J’ai appris également à encourager les autres membres de l’équipe quand l’un d’entre eux en avait besoin. C’était vraiment très enrichissant ! Les relations devenaient possibles…

 à la transformation

Ma collègue de travail avec qui la relation était un peu tendue à cause de mes exigences (encore une fois !) a perçu mon changement et elle a eu envie de savoir ce qui se passait dans ma vie. C’est ainsi que j’ai accueilli ma première compagne. D’autres personnes sont venues mais ne sont pas restées. L’une d’elles en particulier auprès de qui j’insistais beaucoup pour qu’elle participe aux réunions, sans grand cœur pour elle, a souhaité arrêter de pratiquer. Ça m’a profondément touchée, j’ai vu mon ego et me suis déterminée à changer. J’ai entendu alors que c’était important de créer avec ses compagnons un lien d’amitié spirituelle et cela a changé la qualité de mon esprit et mon attitude avec ma compagne. J’ai pris le temps d’apprendre à la connaître, de prendre de ses nouvelles, sans attente. Au fur et à mesure notre relation s’est approfondie et c’est elle qui me proposait de venir lire le Soutra régulièrement chez elle. Elle a commencé à assister plus souvent aux réunions de cercle ce qui l’a encouragée. Au début de l’année, j’ai reçu une nouvelle compagne que j’accompagne différemment avec beaucoup moins d’ego et d’attente.

et qui engendre une réconciliation bienfaisante.

Parallèlement, j’ai repris des recherches généalogiques. En effet, je m’étais rendu compte que le nom des parents de ma belle-mère ne figurait pas sur le registre des ancêtres. Ça me semblait particulièrement important puisqu’elle avait perdu ses parents alors qu’elle n’était qu’une enfant. J’ai donc fait des recherches et on a pu écrire à leur intention un nom pour leur vie spirituelle. Mon cœur pour eux s’est adouci et ma belle-mère et moi avons pu reprendre les liens rompus depuis le décès de mon mari. J’ai exprimé un regret sincère pour l’attitude méprisante qui avait été la mienne et pour les actions négatives, inconscientes souvent, qui les avaient blessés, elle et son mari. Cela l’a profondément touchée et apaisée. Quelque temps plus tard, tous les deux sont venus déjeuner à la maison à l’occasion de leur anniversaire respectif de mon fils et de mon beau-père. J’ai trouvé que mon beau-père faisait preuve de beaucoup de courage en revenant dans la maison où son fils unique s’était donné la mort. J’ai vu à ce moment-là toutes ses qualités méconnues auparavant. J’ai reconnu en lui le goût pour les autres, présent chez mon mari, la serviabilité…Durant ce repas, il a exprimé de la gratitude pour ses parents. Je découvrais un autre homme et cette journée a été merveilleuse. Récemment, à l’occasion de l’anniversaire de ma belle-mère, nous sommes allés ensemble chez mes enfants et petits-enfants. Comme l’un de mes fils lui offrait une plante, elle a exprimé que jamais on ne s’était autant soucié d’elle et elle m’a remerciée chaleureusement. Elle a retrouvé une famille !

L’expression d’une reconnaissance profonde

Cette année, à la date anniversaire du décès de mon mari, j’ai pu lui exprimer toute ma reconnaissance pour ce qui fait ma vie aujourd’hui : grâce à lui, j’ai des enfants, des petits-enfants, un toit et je suis sur ce chemin spirituel. Sa mort, la souffrance et la culpabilité engendrées par cet acte, m’ont conduite à chercher un sens plus essentiel à l’existence. Aujourd’hui, je suis pleine d’espoir : je sais qu’un être humain peut se transformer et résoudre des souffrances profondes. Je souhaite accueillir de nouveaux amis de pratique avec qui partager ce merveilleux chemin !

Babette