L’humilité d’accepter les obstacles karmiques

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Cédric est âgé de 38 ans. Il a rencontré la pratique du Reiyukai à 17 ans par le biais d’Emily, une amie qui est aujourd’hui sa femme. Ses premières expérimentations lui ont permis d’ouvrir sa conscience et son cœur pour ses parents, et de ressentir à leur égard une grande gratitude. Sa vie a pris dès lors une autre tournure. Cependant, jusqu’à l’année dernière, il n’avait jamais considéré qu’il y avait chez lui et dans sa famille des aspects qui devaient être transformés…

Des difficultés récurrentes

Je vivais il y a un an une situation professionnelle délicate qui perdurait depuis quelques années déjà. J’avais déjà vécu une faillite qui avait entraîné beaucoup de problèmes financiers et cela se reproduisait à nouveau. Je me débattais en vain et je désespérais de trouver des solutions…

Dans ma famille, y compris ma famille de pratique, lorsque nous faisons face à des situations difficiles, nous cherchons des solutions rapides mais radicales souvent : Nous choisissons simplement de quitter ce monde. Au début de l’année dernière, un des membres de ma famille a fait une tentative de suicide. Heureusement, il a échoué !

Une pratique solitaire

Lors d’un échange avec des aînés de pratique, j’ai exprimé mon découragement face à ces difficultés similaires à celles de mes compagnons. J’ai évoqué l’un d’entre eux dont la mère avait fait une tentative de suicide et dont l’entreprise du père était en faillite. Mes aînés m’ont fait remarqué combien les enseignements du Reiyukai s’avéraient justes : nous rencontrons les compagnons dont les obstacles sont identiques aux nôtres. Ils m’ont encouragé à être reconnaissant de pouvoir résoudre avec mes compagnons ces obstacles, grâce au pouvoir de l’Enseignement. Ils m’ont aussi invité à concentrer ma pratique sur la résolution de ces difficultés dans un délai de trois ans. Mais vraiment, je n’y croyais pas. Quoiqu’il en soit, j’ai demandé de l’aide à mes ancêtres, aux bouddhas et aux bodhisattvas. Voilà comment je pratiquais alors : je me mettais devant l’autel et je demandais à être aidé, tout seul dans mon coin.

Un tournant dans ma pratique

En avril 2015, notre aîné a pris l’initiative d’organiser une réunion pour les animateurs de cercles de la branche et nous nous sommes tous retrouvés avec nos aînés. Ce fut un moment très particulier. Ils nous ont posé une question essentielle : « Que faites-vous pour résoudre vos obstacles karmiques et ceux de vos compagnons ? » Cette réunion s’est révélée extrêmement salutaire. J’ai réellement pris conscience que je refusais de voir mes obstacles karmiques ! A nouveau, j’ai entendu qu’il était possible de résoudre ma situation matérielle et qu’il ne fallait pas avoir honte de prendre pour sujet de ma pratique ce que, jusqu’alors, j’avais considéré comme trivial. Cela m’obligerait certainement à développer du courage, de l’énergie, de la persévérance, de la compassion…toutes sortes de qualités que je n’avais pas reçues à la naissance ! J’ai également réalisé que je devais modifier ma façon de pratiquer, cesser de faire, tout seul devant mon autel, des « demandes au Père Noël » !

Une vision éclairante

A la suite de cette réunion, j’ai immédiatement mis avec joie deux actions en place : j’ai récité avec sincérité le Soutra pour mes ancêtres et lu Musique Céleste pour m’imprégner davantage du sens de la pratique et du cœur de la co-fondatrice du Reiyukai. J’ai vu la conscience qu’elle avait du lien aux ancêtres, un lien qui m’était inconnu jusqu’alors, et du sens de l’existence d’un être humain. Je traversais les difficultés de ma vie comme si elles n’étaient liées qu’à moi sans voir que c’était complètement lié à l’état de ma famille. J’ai ressenti combien il était juste d’inviter mes ancêtres à réciter le Soutra, à m’accompagner dans cette lecture pour mon progrès et le leur. Quel changement dans ma conscience ! Lors d’une récitation durant laquelle j’exprimais ce souhait, j’ai vécu une expérience singulière : j’ai vu mon grand-père maternel qui pleurait car il se désolait de la situation de ma famille, des souffrances et j’ai vu également d’autres ancêtres, insensibles à mon vœu, qui restaient affairés à leurs préoccupations. Cette vision m’a beaucoup motivé. « Ça c’est notre état, me suis-je dit, nous n’avons pas forcément envie de sortir de notre situation, ni de progresser. »

L’acceptation de mon rôle

Très vite, j’ai eu l’occasion de m’impliquer différemment au sein des instances du Reiyukai et de notre cercle.

Pour commencer, j’ai vu clairement le caractère rebelle de mon esprit. Membre du Conseil d’Administration du Reiyukai depuis plusieurs années, je me fâchais régulièrement avec certains membres et je me rebellais contre les décisions prises ou les suggestions car elles ne me convenaient pas. Tel était mon esprit. Et cela a changé immédiatement. J’ai accepté sans réserve mon rôle pour le développement de la pratique en France, et j’ai mis mes compétences et mon énergie au service des membres du Reiyukai. J’ai fait de mon mieux pour organiser le séminaire en collaboration avec les membres du Conseil d’Administration.

Un cœur nouveau et des résolutions surprenantes !

De la même manière, j’étais supposé être animateur de cercle mais je n’en avais que le titre ! En réalité, je m’occupais essentiellement de mes compagnons directs sans me soucier de ceux de ma femme. J’ai enfin accepté de remplir réellement ce rôle et, à partir de là, j’ai commencé à m’impliquer simplement, à m’intéresser à tous les membres de notre cercle, à rechercher comment faire que nos réunions soient vivantes. J’ai accompagné ma femme chez ses compagnons pour réciter le Soutra. Je me suis aussi tourné vers mes aînés, je les ai questionnés et surtout, j’ai écouté leurs suggestions d’actions, leurs propositions. J’ai vu que ça faisait naître en moi un cœur différent pour les gens. Je me suis surpris à souhaiter sincèrement le progrès des membres du cercle de partage ! Ce qui m’a surpris alors, c’est que ma situation, bloquée depuis plusieurs années, a commencé à se modifier : ma situation professionnelle et financière s’est redressée, de nouvelles perspectives se sont ouvertes sans que je fasse d’efforts particuliers dans ce sens…Et mon esprit se transformait : je me sentais vraiment porté dans mes actions et ma vision du sens de la pratique se clarifiait. Enfin je m’engageais dans un chemin, celui de la transformation pour nettoyer et résoudre le karma de ma famille et de mes compagnons.

Quelque temps plus tard, lors de la rentrée scolaire, j’ai vu très nettement chez un de mes fils ce même état de souffrances psychologiques que chez mes compagnons. Je l’ai vu triste et isolé. Sur le coup ça m’a beaucoup touché et, comme d’habitude, j’ai essayé de résoudre ça avec mon pouvoir mais sans résultat. Lorsque j’ai abordé ce sujet avec mes aînés, j’ai vraiment entendu à nouveau que nous pouvions changer notre réalité mais pas avec notre pouvoir personnel ni avec nos conceptions. A la place, nous devions, face à la réalité, adopter le point de vue de l’Enseignement. Mon nouvel engagement dans la pratique me donne accès à des informations clés sur les obstacles dont mes compagnons, mes enfants, et moi-même nous avons hérité de nos ancêtres.

Cela me permet d’agir avec une conscience et un cœur nouveaux et d’éduquer mon esprit selon les enseignements de base du Reiyukai : « Comment pouvons-nous progresser ensemble afin de résoudre nos obstacles karmiques ? »

Devinez quoi ? Petit à petit, les choses changent pour mon petit garçon.