Développer un souhait sincère de progrès

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Une prise de conscience douloureuse

J’ai assisté récemment à une session d’approfondissement lors de laquelle j’ai eu l’occasion d’entendre de nombreux témoignages de pratiquants. Ce qui m’a beaucoup touché, marqué, c’est que ces personnes avaient le souhait du progrès des autres, sans attente pour elles-mêmes et je sentais aussi le souhait sincère de leur propre progrès.

C’était difficile parce que je me rendais compte que je n’étais pas vraiment animé de ces intentions. Durant la première journée, j’ai ruminé ça, cela m’a travaillé, je me demandais ce que je faisais là car j’avais l’impression de ne pas être à ma place.

Le lendemain, les dynamiseurs ont rappelé la nécessité « d’avoir, si l’on veut avancer, un cœur sincère et humble ». Ces mots, « sincère et humble », je les ai vraiment entendus et ils m’ont touché. Je me suis rendu compte que je devais exprimer ce que je ressentais. Je l’ai fait lors d’une pause, j’ai pu me livrer à un aîné, et plus tard en groupe. Cela m’a permis d’entendre d’abord qu’un être humain est ainsi fait, balloté par des états de plénitude parfois, de vide à d’autres moments. J’ai entendu également que, quel que soit notre état, il est important que notre esprit soit confiant. « Tu n’es pas obligé d’être euphorique quand tu as une expérience et de te sentir nul quand tu n’en as pas », m’a-t-on dit.

Ce que j’ai trouvé de très étonnant, c’est ce qui s’est passé durant la semaine qui a suivi la session. Dès le dimanche soir, j’avais envie d’appeler mes compagnons, de partager, d’entendre ! Et toute la semaine, j’ai pu être plus en lien avec eux. C’était étonnant, ce qui n’existait pas durant le week-end, cela existait là sans effort !

A l’issue de cette semaine, je partais avec des jeunes de l’aviron que j’encadrais durant les vacances. Je suis passé chez mes aînés, et je leur ai confié que souvent lorsque je m’éloignais d’eux, de l’Enseignement, de mes compagnons, je perdais le fil.

Un encouragement profitable

« Tu seras le seul à pratiquer dans ce groupe-là », m’a rappelé mon aîné de pratique.  « Je t’encourage à réciter le Soutra pour tous les jeunes et les adultes de ce groupe avec le souhait qu’ils progressent sur le plan sportif mais aussi humain ; si des ancêtres souhaitent que des membres de leur famille commencent à pratiquer, tu seras enseigné, cela sera peut-être possible par ton intermédiaire, qui sait ? »

J’ai vraiment entendu cette proposition et, dès le lendemain matin, jour du départ, j’ai récité le Soutra avec cette intention. Avant le départ, sur le parking, une maman m’a demandé avec insistance de prendre soin de sa fille. Cela a vraiment fait écho à ce que j’avais entendu la veille.

Pendant tout le stage, cette qualité d’esprit m’a habité, j’ai récité le Soutra tous les matins, et si ça n’avait pas été avec cet esprit et ce cœur pour les autres, cela n’aurait pas été possible. Malgré les journées bien remplies, j’avais l’énergie de me lever pour réciter car mon sujet n’était plus seulement personnel.

A notre retour, cette maman est revenue vers moi. Nous avons échangé à nouveau un peu, et je l’ai invitée à une réunion chez moi le soir même. Elle est venue et elle a commencé. Elle a même participé à une réunion de cercle avec ses filles. Je vois que les choses se sont passées comme mon aînée de pratique me l’avait transmis : ce n’est pas du tout moi qui ai choisi cette personne. Sans doute ses ancêtres l’ont-ils poussée à découvrir l’Enseignement.

En rentrant de ce stage d’aviron, j’ai vu combien le fait d’avoir adopté un esprit de cette nature  pendant la semaine m‘avait rendu joyeux, heureux. Je me suis demandé pourquoi je n’agissais pas ainsi tous les jours : je suis en lien avec plein de gens. Et donc depuis, tous les matins avant de réciter, je me concentre, je réalise que je vais être en lien avec des personnes dans mon environnement professionnel, amical ou familial… et me reviennent en écho les mots de la session « avoir un souhait pour les autres sans attente pour soi ». Je m’applique à développer également un souhait de progrès pour moi-même et cela crée le souhait du progrès des gens que je rencontre dans la journée. Ce que cela produit est assez étonnant…Je vous invite à l’expérimenter !

 

Benoit