Créer la conscience du lien avec mon aînée

Les compagnons, sources infinies de transformation
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Une remise en cause mutuelle et confiante
19 septembre 2017

J’ai eu la chance de partager un merveilleux séjour au Japon en 2015 avec des animateurs de cercle français à la rencontre des racines de notre pratique. Nous avons eu le privilège de nous rendre à Mirokusan et d’y saluer le tombeau de la fondatrice Kimi Kotani. Devant ce tombeau, je me suis sentie toute petite et envahie de doutes sur mes capacités à réaliser l’Enseignement mais j’ai entendu : « Cela importe peu, ce qui compte, c’est que tu joues ton rôle ».

Un rôle précieux

J’ai vu à la fois mon humanité ordinaire mais aussi le rôle précieux que je suis venue jouer sur cette terre, celui de transmettre et de réaliser l’Enseignement du Soutra du Lotus pour le bonheur de mes ancêtres et de ceux qui m’entourent. J’ai beau appartenir à de nombreuses associations qui œuvrent pour faire émerger un monde plus solidaire et plus juste, ma plus belle action sur terre, la plus puissante, c’est d’avoir permis à quelques personnes de rencontrer l’Enseignement. Quand je vois tous les effets que la pratique de chaque individu produit sur la société, sur sa famille, sur ses collègues, sur son environnement, quand je vois la puissance des changements initiés, je ressens vraiment que la meilleure action sociétale que je puisse faire sur terre c’est de contribuer à ce qu’un maximum de personnes accède à cet Enseignement et le fasse rayonner autour d’elles.

Aîné et compagnons : des amis éternels

C’est le projet de vie avec lequel je suis revenue du Japon. J’ai le vœu que chacun de mes animateurs de groupe deviennent des animateurs de branche et, si nous réalisons ce projet, je pourrai quitter cette terre satisfaite. Quand M Sueyoshi, le président du Reiyukai est venu, il a exprimé quelque chose qui m’a littéralement traversée : Les personnes qui vous accompagnent sur ce chemin sont des amis éternels. Ça m’a saisie : mon aînée, mes compagnons et moi-même, nous sommes tous incarnés la même année et cela fait des années que nous pratiquons ensemble. Nous nous sommes rencontrés alors que nous étions étudiants. Nous avons vraiment décidé de venir sur terre pour réaliser quelque chose ensemble !

Une confiance profonde

Je suis frappée lorsque nous rencontrons nos amis japonais par la profondeur de leur pratique mais aussi par leur attitude : ils sont paisibles, détendus. D’ailleurs, ils nous font souvent la remarque que nous sommes trop tendus. Moi quand je suis tendue, c’est que je suis dans mon ego, que je veux un résultat, que j’ai peur de me tromper… Comment font-ils pour être aussi sereins que déterminés ? Je commence à comprendre et à expérimenter que c’est lié à la confiance profonde qu’ils manifestent envers le monde spirituel. On doit agir bien sûr mais on est aidé. Pas besoin de réfléchir à la façon dont nous allons résoudre nos obstacles. Agissons ! La plupart du temps, il s’agit d’actions très simples mais très difficiles pour nous.

Installer la conscience du caractère précieux du lien avec mon aînée

C’est mon expérience en ce moment. Mon « chantier » actuel, c’est un peu le chantier de nettoyage de ma vie : c’est la relation avec mon aînée de pratique. Depuis quelque temps, on entend avec insistance l’importance de cette relation, l’occasion de nettoyer dans cette relation des obstacles karmiques profonds. Enfant, j’ai très vite ressenti la nécessité de me protéger de ma mère, trop intrusive et, d’une certaine manière, j’ai grandi toute seule bien qu’accompagnée par un père bienveillant. Je suis donc devenue quelqu’un de très autonome. Jeune adulte, ne pas dépendre c’était le leitmotiv dans ma relation aux autres et au monde.  Mais, de façon étonnante, poussées peut-être par le monde spirituel et nos ancêtres, Isabelle et moi sommes devenues aînée et compagne de pratique. Cela fait plus de vingt ans aujourd’hui ! La relation a souvent été houleuse entre nous et, malgré des remises en cause mutuelles, c’est encore une relation compliquée. J’oublie tout le temps que j’ai une aînée et que cette relation est précieuse. Ce n’est pas installé en moi, c’est vide. Il faut créer cette conscience et, pour cela, rester concentrée sur ce sujet ! Je me suis efforcée d’appeler mon aînée toutes les semaines pendant quelque temps mais pendant les vacances j’ai complètement oublié de le faire ! Pour préparer mon expérience lors de la session, nous avions convenu d’un rendez-vous téléphonique et j’ai oublié ! J’oublie constamment ! Je vois que je n’y arriverai pas seule et je demande au monde spirituel d’être aidée pour créer en moi la conscience de l’importance de cette relation, conscience qui n’existe pas dans mon psychisme. Cette année, je veux résoudre cela pour moi et pour mes compagnons qui sont comme moi et n’ont pas beaucoup besoin de moi. J’ai aussi souvent oublié de m’occuper d’eux ! J’ai vraiment envie de créer une relation étroite avec mon aînée et je fais le pari qu’on va y arriver !!!

Cécile